Catherine et Christian (Fin de partie) : un enterrement improvisé

Catherine et Christian (Fin de partie)

© Serge Bloch

Catherine et Christian (Fin de partie) : un enterrement improvisé

La cérémonie funéraire s’achève et les langues se délitent… Entre conversations formelles et prises de bec, la famille se retrouve face à elle-même. Que reste-t-il des années passées? Quel héritage, quelles valeurs et quelles mentalités ont laissé les vieux parents?

Autant de questions que soulève le collectif In Vitro dans sa dernière création, Catherine et Christian (Fin de partie).

Dates : du 24 septembre au 16 octobre 2015  l Lieu : Théâtre Gérard Philippe (Saint-Denis – 93)
Metteur en scène : Julie Deliquet

La pièce se produira plus tard, du 3 au 7 novembre au Théâtre Romain Rolland à Villejuif, les 21 et 22 novembre à la Ferme du Buisson, Scène nationale de Marne-la-Vallée et le 27 novembre au Théâtre Paul Éluard à Choisy-le-Roi.

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Deux familles, l’une regroupée pour le décès du père, Christian, l’autre pour celui de la mère, Catherine. Sans jamais se croiser, elles se racontent, se chamaillent, et se questionnent sur un plateau transformé en salle de restaurant. Dans ce lieu de passage et de neutralité s’entrecroisent le couple parfait, le solitaire volontairement exclu, le nouveau beau-frère, autant de types campés pour peindre l’éclectisme d’une famille. Pour autant, rien n’est figé, et l’improvisation qui régit pour bonne part la pièce permet alors de recréer une véritable scène familiale, dans toute sa spontanéité, et dans toutes ses banalités. On parle des enfants, des souvenirs, du temps qu’il fait… C’est parfois drôle, quand une réplique arrive à propos, mais souvent lassant.

L’improvisation a les défauts de ses qualités, et spontanéité ne rime pas toujours avec trait d’esprit.

Comédie improvisée

Car l’improvisation a les défauts de ses qualités, et spontanéité ne rime pas toujours avec trait d’esprit. On atteint parfois des platitudes franchement ennuyeuses, notamment quand l’un des thèmes s’épuise de lui-même, au lieu d’être pris en main par les comédiens. Au début de la pièce, le spectateur est plongé dans l’ambiance : un débat s’ouvre sur le lieu de dispersion des cendres du père défunt, et c’est hilarant. Mais il est bientôt remplacé par un autre débat, beaucoup plus factuel sur la question de savoir s’il est possible de rester ou non prendre un verre dans ce restaurant…

La verve et la mise en avant de certains comédiens fait inévitablement ressortir la fadeur de certains autres. Dommage, on aurait apprécié une plus grande diversité dans la prise de parole.
S’il n’y a pas d’intrigue à proprement parlé, l’action évolue par la confrontation des caractères. La conversation météorologique laisse alors vite la place aux rancœurs et aux règlements de comptes. De quoi faire émerger les histoires personnelles de chaque personnage, davantage que les questions plus surplombantes d’héritage et de transmission que nous promettait Julie Deliquet, la metteur en scène.

© Sabine Bouffelle

En quatre actes, les deux tragi-comédies familiales se creusent et se répondent. Les transitions soignées font d’une seule phrase le pont d’une famille à l’autre, et de la préparation du restaurant un ballet poétique. Chapeau ! Mais on en est que plus déçu lorsque l’action reprend, sans apporter grand chose de nouveau.

Réflexion intergénérationnelle

Cher à Julie Deliquet, le thème de la transmission, qu’elle avait déjà mis en scène dans un triptyque, n’est pourtant qu’effleuré. La préparation du collectif annonçait une belle ambition en travaillant avec deux acteurs, Catherine Eckerlé et Christian Drillaud, dans le rôle des parents défunts. Absents des représentations, ils ont contribué à façonner la pièce en amont, mais le résultat n’est guère convaincant. Certes, le réalisme est là, l’identification réussit. Mais il manque une langue, et un ton qui s’extrait de la banalité pour devenir impactant.

NOS NOTES ...
Originalité
Scénographie
Mise en scène
Jeu des acteurs
Amélie Bouret
Finalisant des études de journalisme, elle déguste la vie et ses possibilités artistiques avec curiosité. Sans se lasser de relire "les classiques", elle ne crache pas sur un bon film de super-héros. Gribouille des peintures à ses heures perdues.
catherine-et-christian-fin-de-partie-un-enterrement-improvise © Serge Bloch Catherine et Christian (Fin de partie) : un enterrement improvisé La cérémonie funéraire s'achève et les langues se délitent... Entre conversations formelles et prises de bec, la famille se retrouve face à elle-même. Que reste-t-il des années passées? Quel héritage, quelles valeurs et...

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