La Guerre des Amants, tomes 1 et 2, une BD de Jack Manini et Olivier Mangin (Glénat)

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Date de sortie : le 26 mars 2014

Auteurs : Jack Manini (Scénario), Olivier Mangin (Dessin) et Bérengère Marquebreucq (Couleurs)

Prix : 14,50 € (56 pages)

La Guerre des Amants est une trilogie dont le premier tome a reçu le prix de la BD Historia 2013, écrite par Jack Manini (Albanie la Loi du Kanun, Catacombes, Hollywood), dessinée par Olivier Mangin (Intox) et mise en couleurs par Bérengère Marquebreucq. Le deuxième album, Bleu Bauhaus, met en scène les deux héros – un américain doux rêveur et une russe communiste – que le destin n’épargnera pas à l’aune de la seconde guerre mondiale.

Résumé de l’éditeur :

1922. Après avoir quitté la Russie en compagnie de leur maître Kandinsky, Walter et Natalia entrent au Bauhaus en Allemagne. École d’art et de tolérance, ils y découvrent l’écologie et la liberté sexuelle, un îlot de résistance face au fascisme naissant. Une drôle de vie d’étudiants les attend dans ce monde en crise, où d’étranges professeurs font aussi office de gourous. Les sentiments de Walter et Natalia s’exacerbent, ils vont s’aimer mais aussi s’opposer. Walter ira même jusqu’à intégrer un mouvement spirituel de fanatiques présidé par le charismatique Johannes Itten, professeur au Bauhaus. Natalia fera tout pour sortir Walter de cette secte qui entretient  de dangereuses connivences avec leur pire ennemi, le nazisme…

Le triptyque La guerre des amants nous emmène dans le tourbillon d’une passion torturée, où Histoire, histoire de l’art, amour et fiction se mêlent dans un cocktail parfaitement dosé – et dont le premier tome a reçu le prix de la BD Historia 2013 !

Cet album est accompagné d’un dossier de 8 pages réalisé spécialement pour l’occasion par Lionel Richard, éminent historien de l’art et spécialiste du Bauhaus en France.

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Le scénario de Jack Manini propose un point de vue original en infiltrant de jeunes étudiants en arts qui partent dans une école réputée d’Allemagne, le Bauhaus, en compagnie de leur maître Kandinsky. Une vie et des moeurs différents nous attendent, entre deux cours sur les courants culturels avant-gardistes de l’époque. Un vibrant hommage à la culture et aux arts à une époque où les interdits fascistes en faisaient des actes de résistance. La relation complexe qui se tisse entre Walter et Natalia, les deux personnages principaux, qui se complètent aussi bien qu’ils s’opposent, est également intéressante. Ils sont très bien développés et deviennent rapidement attachants. Leur évolution va parfois même à rebours, de manière inattendue, à l’instar de l’endoctrinement de Walter dans le deuxième album (lequel pousse Natalia, quelque peu effrontée, à s’adoucir). Un récit fait de d’attachements et de déchirements, de surprises et d’émotions dans un contexte historique fort. Voilà qui fait penser aux récits de Gibrat (Le sursis, Mattéo…).

Le dessin d’Olivier Mangin est quant à lui tout en sobriété. Le trait est traditionnel, à la fois fin et léger, avec des cadrages ingénieux. La coloration (de Bérengère Marquebreucq) est vive et donne des contrastes bleu/rouge très pertinents.

La Guerre des Amants est une trilogie originale dont on ne peut qu’attendre avec impatience le dénouement.

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