Le Divin : une BD de Boaz Lavie, Tomer et Asaf Hanuka (Dargaud)

Capture-d’écran-2014-12-05-à-07.55.50Le Divin

Le Divin, de Boaz Lavie, Tomer et Asaf Hanuka

Johnny et Luther Htoo sont deux frères jumeaux connus à la fin des années 1990, pour avoir pris la tête d’un groupe de réfugiés Karen originaires de Birmanie et avoir combattu le pouvoir birman sous le nom d’« armée de Dieu ». Du haut de leur 12 ans, ils avaient pris en otage 500 personnes dans un hôpital thaïlandais durant 24 heures. Une fratrie qui a vu de nombreuses légendes se tisser autour d’elle (on lui prêtait des pouvoirs magiques).

Le Divin s’inspire de ces légendes pour nous emmener dans un récit d’aventure fantastique brillamment réalisé. Une BD signée Boaz Lavie (écrivain, réalisateur, designer et producteur de jeux vidéos),  accompagné des talentueux frères Hanuka (Bipolar) dont le travail est mondialement reconnu (nous avions d’ailleurs chroniqué K.O. à Tel Aviv d’Asaf Hanuka).

Date de parution : le 16 janvier 2015
Auteurs : Boaz Lavie, Tomer et Asaf Hanuka (scénario), Tomer et Asaf Hanuka (dessin)
Editions : Dargaud
Prix : 20,90 € (160 pages)

Résumé de l’éditeur :

Une histoire incroyable d’une guérilla entre gamins, menée par des jumeaux aux pouvoirs divins. Mark, spécialiste américain en explosifs, accepte un job dans un pays d’Asie du Sud-Est pour le compte de la CIA. De l’argent facile. Mais il se retrouve embarqué dans une guérilla improbable et surréaliste entre l’armée locale, aidée par son collègue américain, et une bande de gamins, menée par deux jumeaux appelés « le Divin » à cause de leurs pouvoirs surnaturels. Cette plongée en enfer est basée sur une histoire vraie, celle de la God’s Army, qui se déroula en Thaïlande et en Birmanie. Puissant, dérangeant et émouvant, ce roman graphique nous raconte l’histoire d’une terrible guérrilla entre gamins, menée par des jumeaux aux pouvoirs divins.

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Le point sur l’album :

Né d’une idée à la fois téméraire et originale, le Divin est le récit d’une véritable aventure aussi horrifique qu’onirique. Horrifique, car le scénario nous plonge dans ce que l’être humain a de pire, obligeant des enfants à prendre les armes pour reconquérir leurs terres, volées à leur parents par les occidentaux. Une guerre sans pitié à l’origine de nombreux champs de mines dans ces forêts d’Asie du Sud-Est. Pour tenter de préserver leur « royaume du dragon » qu’ils vénèrent, ils vont prendre en otage un artificier américain. Et c’est à travers lui que l’on va découvrir la puissance du Divin. Le scénario bascule ainsi très vite dans un monde imaginaire où les deux frères font la démonstration de toute l’étendue de leurs pouvoirs.

Une mise en scène spectaculaire se met en place, où le chaos règne en maître. Le Divin semble invincible malgré son apparence innocente. Une duperie qui ne fera pas long feu.[pull_quote_right]il se dégage du Divin une énergie foudroyante. [/pull_quote_right]

Dans les traits des dessinateurs, à la finesse remarquable, les chairs se décomposent comme des dissections en apesanteur alors que l’enfant Divin frôle la rupture d’anévrisme. Comme si Otomo lui-même avait enfanté ce mythe. L’ombre d’Akira, l’enfant roi au pouvoir incontrôlé, semble en effet planer comme celle d’un grand frère prophétique sur ce troublant roman graphique (qui trouve tout de même sa source dans une histoire vraie). Que ce soit les cadrages très élaborés, le découpage parfait ou la magnifique coloration bariolée, il se dégage du Divin une énergie foudroyante.

Vous ne ressortirez certainement pas indemnes du Divin. Un One shot à la qualité exceptionnelle.

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