Les Grands Peintres – Goya : une BD de Olivier Bleys et Benjamin Bozonnet (Glénat)

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Les Grands Peintres – Goya

Troisième album de la collection Les Grands Peintres, Goya est aussi le plus sombre. Quoi de plus naturel pour l’homme qui est à l’origine des célèbres et terrifiantes Peintures noires. L’artiste du début du XIXème siècle est dépeint à la fin de sa vie par le scénariste Olivier Bleys (Chambres Noires, Les Grands Peintres – Toulouse-Lautrec) tandis que Benjamin Bozonnet, lui-même peintre, illustre la BD.

Date de parution : le 4 mars 2015
Auteurs : Olivier Bleys (scénario) et Benjamin Bozonnet (dessin)
Editions : Glénat
Prix : 14,50 € (56 pages)

Résumé de l’éditeur :

L’espoir nourrit le désespoir. Début 1819, Francisco de Goya, atteint de surdité, emménage dans une nouvelle propriété, la Quinta Del Sordo, en compagnie de l’un de ses modèles, Leocadia Weiss, et de sa fille, Rosario. Au premier abord terrifiée par le vieux peintre et la noirceur de ses tableaux, la jeune fille demeure fascinée par sa capacité à engendrer des univers entiers à la seule force de ses pinceaux. De son côté, Goya s’émerveille de la vitalité de l’enfant qui lui permet de surmonter sa solitude et sa mélancolie. Une véritable complicité s’installe entre ces deux êtres que tout oppose… Mais, peu à peu, Rosario s’étiole, se dessèche. Goya la croit alors atteinte du désespoir qui le ronge. Il s’accuse de l’avoir contaminée. Le tableau Saturne dévorant l’un de ses enfants est peint sous cette influence…

Goya planche

Le point sur l’album :

Décrit comme un personnage sombre et colérique, Goya est mis en scène alors que la surdité le gagne, à 73 ans. Fraîchement installé dans sa nouvelle propriété, la Quinta del Sordo (près de Madrid), le peintre solitaire broie du noir. Et ce n’est pas la jeune fille de son assistante qui va l’aider à trouver le calme. Souvent perturbé par les irruptions répétées de la jeune fille, Goya tente de se concentrer sur son travail. Provocateur et impulsif, il va recouvrir les murs de sa demeure de noir dans un excès de colère. C’est ainsi que seraient nées les Pinturas negras.

Olivier Bleys met en scène une sorte de tyran, à la fois impatient de tout et très perfectionniste. Un homme qui ne tolère pas d’être dérangé, ce qui peut l’amener à devenir cruel. Mais le récit laisse deviner un peintre sensible sous ces apparences froides, presqu’effrayantes. Le scénario se concentre ainsi sur Goya, son modèle du moment Leocadia Weiss et sa fille. Sans grande romance, il montre comment des oeuvres comme Saturne dévorant un de ses fils sont nées. Et, au final, on n’a pas la sensation de lire une histoire. Il s’agit plutôt d’assister aux pulsions créatrices d’un peintre vieux et aigri. Sans plus.

A l’instar de GoyaBenjamin Bozonnet utilise le noir de mille façon dans son dessin. Son trait crayonné est charbonneux. Les contours sont irréguliers, les décors anecdotiques et la couleur forcément très sombre, joue sur des tonalités froides. Un dessin qui ne créé pas vraiment l’émoi même si l’on sent comme un hommage à Goya.

Avec un scénario monotone et un dessin trop tranché, l’univers de Goya est décidément loin de faire l’unanimité. Voilà qui reste au moins fidèle à l’image qu’on se fait de l’artiste.

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