Loin des hommes, un film de David Oelhoffen

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Date de sortie : 14 janvier 2015

Durée : 1h41

Avec : Viggo Mortensen, Reda Kateb

 

Synopsis du film Loin des hommes :

1954. Alors que la rébellion gronde dans la vallée, deux hommes, que tout oppose, sont contraints de fuir à travers les crêtes de l’Atlas algérien. Au coeur d’un hiver glacial, Daru, instituteur reclus, doit escorter Mohamed, un paysan accusé du meurtre de son cousin. Poursuivis par des villageois réclamant la loi du sang et par des colons revanchards, les deux hommes se révoltent. Ensemble, ils vont lutter pour retrouver leur liberté.

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Inspiré lointainement de la nouvelle L’Hôte de Albert Camus, Loin des hommes est le nouveau film du réalisateur David Oelhoffen, qui signe ici son second long métrage après Nos retrouvailles en 2007. Pour porter à l’écran cette histoire de deux hommes que tout oppose et qui vont peu à peu apprendre à se connaître, s’apprivoiser avant de se rendre compte qu’ils ne sont pas si différents, le réalisateur s’est appuyé sur deux comédiens solides venu d’horizons différents. D’abord Reda Kateb (Un prophète, Hippocrate) dans le rôle de l’Algérien Mohamed, offre ici une de ses meilleures performances. Un homme au début vu au second plan, de loin, et qui va peu à peu prendre une place de plus en plus grande jusqu’à habiter la totalité de l’écran, cette place est celle qu’il va peu à peu prendre dans l’esprit du second, Daru, un instituteur étranger qui vit reclus et loin des hommes, incarné par Viggo Mortensen (Le seigneur des anneaux, A history of violence, La route) et qui va s’ouvrir au monde par l’intermédiaire de Mohamed. Daru s’étant éloigné des hommes suite au décès de sa femme.

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Loin des hommes est rempli de scènes magnifiquement filmées et photographiées par le chef opérateur Guillaume Deffontaines, avant tout les superbes paysages donnent un aspect western au parcours à la fois humain et fraternel des deux hommes à travers un pays en plein conflit. Le réalisateur se défend cependant d’avoir fait un film sur la guerre d’Algérie, sa volonté est au contraire plus universelle et philosophique, respectueux de l’approche littéraire de l’auteur de L’étranger et La Peste. Pour son rôle, Viggo Mortensen, qui s’exprime ici dans un français parfait et sans accent, a d’ailleurs relu tout Camus et s’est documenté sur l’histoire de l’Algérie, cela donne une crédibilité à son personnage d’étranger à la fois français et espagnol qui est en réalité ici à sa place nulle part, même dans la communauté pieds-noirs. Une des séquences les plus belles du film se déroule dans un bordel de campagne, là où le film aurait pu tomber dans le graveleux le plus achevé, le réalisateur choisi au contraire la pudeur et montre ce moment comme une naissance au monde pour Mohamed, qui n’a encore jamais connu les plaisirs de la chair, et une renaissance à la vie et au désir pour Daru, qui n’avait pas ressenti le plaisir charnel depuis très longtemps avec une femme. Loin des hommes possède également des séquences beaucoup plus portées sur l’action comme celle d’un assaut dans une grotte entre des soldats du FLN et de l’armée française, efficacement filmée et sans effets de style outranciers. Enfin la musique signée de Nick Cave et Warren Ellis (The proposition, L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford) discrète mais pas moins présente, insuffle l’émotion nécessaire à un film au rythme lent et aux images contemplatives mais jamais gratuites du désert algérien (en réalité Marocain qui est le lieu du tournage).

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Loin des hommes parle au final de fraternité, de tolérance et d’union entre deux hommes venant de cultures différentes, des mots dont l’humanité a plus que jamais besoin. Un beau film.

Thierry Carteret
Cinéphile passionné, Thierry est chroniqueur cinéma et DVD depuis 2006 en ayant collaboré auparavant pour des webzines comme Kinok ou La revue du cinéma. En parallèle de son activité de chroniqueur, il exerce également les fonctions de scénariste et storyboarder sur des projets de courts, longs métrages et séries de fiction.

1 COMMENTAIRE

  1. j’ai été tres admiratifs de ce films. Magnifuque et beaucoup d’émotions.
    La colonisation reste comme un gout amère a l’Algérie et en tant k’algerienne (qui vit en Algérie) je ne pouvais k »etre teriblement emue par toutes les scenes du films. Mon gran pere est mort en martyr et ma mère a du grandir sans son père et dans une misère abominable dans son petit village de Tlemcen.
    La seule chose qui me desole c ke le film n’est pas pu etre tourné en Algérie vu ke le Maroc est juste a coté. Je suppose pour des raisons securitaire.
    Bref un vrai chef d’Oeuvre en homage au grand Albert Camus!! un de mes auteurs preferé.
    Bravo a toute l’équipe, et aux acteurs principaux biensur, Reda Kateb et Votto Mortensen!!!
    J’ai adoré les passages en arabe!!!!!
    Un grand Merci à David Oelhoffen!!!

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