Magasin général, tome 9 : une BD de Régis Loisel et Jean-Louis Tripp (Casterman)

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Nous y sommes. C’est la fin. Triste nouvelle pour cette oeuvre phare du neuvième art. Magasin général fête pourtant cela de la meilleure des façons dans un neuvième album bourré de festivités joyeuses. Une façon de boucler la boucle de ces personnages si attachants, appartenant à un autre temps : celui des années 30 dans ce petit village reculé du Québec… Un superbe récit intimiste et intriguant qui aura marqué le monde de la BD dès le premier tome.

Date de sortie : 15 octobre 2014
Auteurs : Régis Loisel (scénario), Jean-Louis Tripp (dessin), François Lapierre (couleurs)
Prix : 16,50 € (128 pages) 

Résumé de l’éditeur :

Le dernier épisode de Magasin général, point final d’une exceptionnelle série à succès.Plus de maire à Notre-Dame-des-Lacs, plus de curé ou presque, Marie enceinte d’un père que personne ne connaît et les femmes du village prises d’une frénésie d’achats comme on n’en avait encore jamais vue… Le monde s’est-il mis à marcher sur la tête, là-bas au fin fond du Québec rural ? Est-ce là l’oeuvre du démon, le commencement de la fin ?
Non, bien sûr, car ce qui imprègne avant tout chaque image, chaque scène, chaque dialogue et chaque personnage de ce spectaculaire dénouement en forme d’apothéose joyeuse, c’est le bonheur ! Loisel et Tripp ont manifestement pris un plaisir fou à mener jusqu’à son terme le destin de chacun des protagonistes de cette truculente histoire chorale à l’humour irrésistible, au fil des quelques mois de l’année 1928 où l’on passe des neiges profondes à la chaleur de l’été sur fond de retour des hommes de leur hivernage. On y apprendra, parmi bien d’autres surprises, ce qu’il advient du bateau du vieux Noël, ce qui tourmentait tant Réjean le jeune prêtre ou encore ce que cachait la grossesse inattendue de Marie… Et le village de Notre-Dame-des-Lacs, au terme de ce final enfiévré célébré comme il se doit par un grand feu de la Saint-Jean, entre à son tour dans la modernité.
Près de deux ans et neuf albums après la mort de Félix, feu l’époux de Marie, qui marquait l’amorce de la saga, Magasin général est devenu un classique de la bande dessinée.
Pour l’occasion, ce neuvième et dernier volume est enrichi d’un copieux bonus en forme de générique de fin, traité à la manière d’un album photo réunissant tous les acteurs de cette inoubliable et si attachante tribu.

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Le point sur l’album :

Rares sont ceux pour qui Magasin général n’évoque pas quelque chose, même les profanes qui ne flânent qu’occasionnellement dans les librairies. Chaque sortie d’album créé l’événement. Et ce neuvième et dernier épisode – le plus volumineux (et augmenté de très belles pages bonus en forme de générique de fin) – vient clore cette belle histoire comme un bouquet final. On s’émerveille devant ce Notre-Dame-des-Lacs que l’on côtoie pour la dernière fois. Cette écriture si imprégnée, cette façon si authentique de raconter des histoires de monsieur-et-madame-tout-le-monde, nous manquera. On referme donc ces pages du bout des ongles avec le goût de la nostalgie collé aux doigts. Mais que de bons moments passés !

En aurait-il été autrement sans le dessin virtuose de Jean-Louis Tripp (accompagné de la sublime coloration de François Lapierre) ? On devine la réponse. Ce trait naturel unique et poétique habite littéralement toute l’oeuvre. Une perle graphique.

Magasin général, c’est l’histoire d’un lieu où tout le monde se croise, se retrouve, se salue et entame la conversation à l’occasion. C’est le coeur et les poumons de ce village coupé du monde. C’est aussi le coeur et les poumons du neuvième art. Ce qui fait la vie des gens. Culte.

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