Vinyl, série TV de Scorsese et Jagger : un rock plein de stupre et de sueur

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Vinyl saison 1 – Photo Bobby Cannavale – © HBO

Vinyl, série TV de Scorsese et Jagger : un rock plein de stupre et de sueur

Vinyl, la série de Martin Scorsese et Mick Jagger a enfin livré son pilote. Et il dépote. Après des mois de teasers et de teasing, 2 heures d’introduction ont livré un verdict sans appel. L’intrigue et les personnages prennent forme avec un tableau trash et glamour du New York début seventies et de l’univers impitoyable du Rock. Accrochez vous, le voyage spatiotemporel va vous enflammer à coups de décibels et de violence made in Scorsese.

Martin Scorsese a déjà commis Boardwalk Empire pour célébrer son arrivée dans le monde des séries. Les 56 épisodes montraient l’irrésistible ascension d’un trafiquant d’alcool pendant la glorieuse époque de la prohibition à Atlantic City. Gangsters, activités illégales, violence, la patte Scorsese est très premier degré dans cette série digne successeur des Godfellas et Casino réunis. Vinyl se situe dans un monde apparemment moins hanté par la mafia, le monde du Rock. Impression trompeuse, les gangsters ne sont jamais bien loin quand il s’agit de se faire du fric. Et le monde du Rock en 1973 était très rentable pour qui voulait manager un groupe de rock à succès.

Le héros s’appelle Richie Finestra et des scènes de flashback détaillent son ascension fulgurante à la tête de sa maison de production American Century. Self made man talentueux, il a l’oreille pour dégoter les prochains numéros 1 au Billboard. La série débute quand il doit vendre sa compagnie pour éviter la banqueroute. La série s’appesantit sur le fonctionnement très particulier des acteurs de ce petit monde. Les directeurs artistiques, les DJ’s, les managers gravitent autour d’artistes qui ne sont que la partie immergée de l’iceberg. Tout se paye, d’abord le Rock, puis le sexe et la drogue. Cette version mercantile donné par Vinyl désenchante le tableau habituel représenté par un Rock libre et sans contraintes. Finestra semble avoir perpétuellement la corde au cou, avec d’inarrêtables contraintes qui pavent son existence.

Scorsese poursuit son exploration du rêve américain par sa face trash.

Il faut voir le héros marcher dans les travées d’une salle de concert qui pourrait bien être le même Madison Square Garden accueillant l’étape new-yorkaise de la tournée de Led Zeppelin en 1973 dans le documentaire The Song remains the same. Un Peter Grant joué par un acteur 10 fois moins imposant que le vrai incendie le directeur de la salle car des vendeurs à la sauvette se permettent de vendre des posters de Led Zeppelin sans reversement des habituelles commissions au groupe. Richie Finestra assiste au grand déballage du manager comme tout spectateur a pu le faire en regardant le documentaire. Quand Richie parle avec Robert Plant, c’est une pâle copie du vrai qui s’adresse à lui. Même dégaine androgyne mais assez caricaturale. Le vrai était quand même plus viril…

Les références Rock’n’Roll se multiplient. C’est un groupe sosie des New York Dolls qui interprète Personality Crisis, avec la même bouche gargantuesque de David Johansen derrière le micro et un Sylvain Sylvain de gala à la guitare. Le concert apocalyptique métaphorise complètement l’adage du volcan en éruption. Le dénouement est à la hauteur de la folie de l’instant. On entend également du Black Sabbath et d’anachroniques chansons punk des années 80, de la soul et du blues. Le Rock est abordé par son versant mythique avec les héros qui l’ont construit, fait vivre et finalement dépouillé. La mafia intervient pour relever les parcmètres et montrer qui est le patron. A coups de violence brute de décoffrage, elle fait respecter l’éternel ordre des choses…

Scorsese poursuit son exploration du rêve américain par sa face trash. New York ressemble à une mégalopole proche de Gotham, sale et putride, jonchée de bouteilles vides et de seringues. Le rock reste l’expression de cette jeunesse furieuse et désireuse d’exutoires énergisants. Vinyl débute comme une fable prometteuse, il nous tarde de voir la suite! Rock’nRoll!

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Vinyl

L’histoire de quarante ans de musique à travers les yeux de Richie Finestra, un producteur de disques qui tente dans les années 70 de faire renaître de ses cendres son label en trouvant de nouveaux sons et de nouveaux talents alors qu’il traverse sa crise de la quarantaine. Drogue, sexe, punk et disco deviennent son quotidien…

 

Première diffusion : le 14 février 2016
Durée : 10 épisodes de 59 minutes
Réalisateurs : Martin Scorsese, George Mastras, Mick Jagger, Rich Cohen
Avec : Bobby Cannavale, Olivia Wilde, Ray Romano
Genre : Drame & rock
Acheter : sur Amazon

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NOS NOTES ...
Originalité
Scénario
Réalisation
Jeu des acteurs
Stanislas Claude
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
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