Violette Nozière, vilaine chérie : une BD de Camille Benyamina et Eddy Simon (Casterman)

VioleNozière_couverture

© Casterman 2014

Date de Sortie : le 15 janvier 2014

Auteurs : Camille Benyamina (dessin) et Eddy Simon (scénario)

Prix : 20 €

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Violette Nozière, vilaine chérie fait revivre un des faits divers les plus connus des années 30 : celui du parricide commis par Violette Nozière, une jeune fille de 18 ans mythomane et amoureuse. Une jeune fille volage et matérialiste qui à chaque rencontre s’imaginait une histoire, une famille, un passé qui n’était pas le sien. Jusqu’au jour où elle tombe amoureuse de l’une de ces rencontres…. et que ses mensonges l’a poussent à commettre l’irréparable.

Résumé de l’éditeur :

L’un des plus célèbres faits divers des années 30 revisité en bande dessinée. Un portrait saisissant et la découverte du talent graphique de Camille Benyamina.

Octobre 1934. Assise sur un banc, noyée dans un immense couloir du Palais de justice de Paris, Violette Nozière, 19 ans, toute de noir vêtue, a les yeux perdus dans le vide. Elle attend que son procès reprenne et songe à ce qui l’a conduit ici. Celle que l’on surnomme alors « l’empoisonneuse de la rue de Madagascar » ou la « parricide monstrueuse » laisse ses pensées remonter le temps…
Issue d’un milieu populaire, Violette rêvait d’une autre existence. Mais, rétive au travail comme aux études, elle préférera la vie facile. Prostitution, fêtes, mais aussi mensonges à répétition, manipulation et vol de ses propres parents, jusqu’au point de non-retour : elle finit par les empoisonner.
Fait divers scandaleux, le crime de Violette Nozière a secoué la France des années trente, et son procès retentissant est resté l’une des plus célèbres affaires judiciaires de l’époque. Pour traiter de ce parcours de vie exceptionnel, déjà évoqué au cinéma par Claude Chabrol ou en littérature par les surréalistes, le tandem Camille Benyamina / Eddy Simon a préféré laisser de côté l’aspect policier et judiciaire pour se concentrer sur un étonnant portrait de jeune fille, parfois poétique, parfois mystérieux. De quoi nous rendre presque attachante cette personnalité pourtant volage, frivole, inconséquente, manipulatrice, et poser la question du poids de la psychiatrie dans les parcours criminels. Le récit proprement dit est prolongé par un dossier de 8 pages illustré de photos d’archives.

VioleNozière_planche

© Casterman 2014

Eddy Simon est un journaliste et auteur de livres qui s’intéresse à ce fait divers avec brio en faisant renaître de ces cendres cette Violette Nozière à la personnalité si trouble et complexe. Il retrace sa vie, qui sera notamment ponctuée d’une peine de mort avant d’être commuée en une peine d’emprisonnement où Violette Nozière se repentira de ses actes et rencontrera la foi. Le scénario de la BD n’ira pas jusqu’à nous exposer la suite de sa vie, la liberté recouvrée. On aurait vraiment aimé tant ce récit est réussi Peut-être l’occasion d’un second album ? L’édition propose en effet 8 pages bonus de documentation (photos à l’appui) permettant d’aller au delà de l’épisode qui nous a été conté. On y apprend que Violette Nozière ne connaîtra jamais vraiment le bonheur, malgré une vie remplie et des enfants, et sera fauchée par un cancer à l’âge de 51 ans.

Outre l’écriture, c’est le dessin de Camille Benyamina qui marque par son originalité. Artiste 2D dans le domaine du jeu vidéo, elle réalise ici sa première bande dessinée avec succès, avec beaucoup de simplicité et de finesse. La coloration dégage une certaine douceur, ingénieusement paradoxale, qui donne une autre dimension au personnage de Violette Nozière.

Une histoire qui fait revivre l’ascension criminelle d’une enfant rongée par les caprices et les mensonges. Un récit qui repositionne la question du pardon dans la relation parent-enfant au centre de l’un des faits divers les plus odieux de l’histoire.

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