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Ballet de l’Opéra national de Paris : Jean-Guillaume Bart – La Source au Palais Garnier

La Source (Saison 2014-2015)

Visuels : © Julien Benhamou / Opéra national de Paris

La Source, Jean-Guillaume Bart, 29 novembre – 31 décembre 2014, Palais Garnier

Son goût pour l’histoire de la danse et ses recherches autour du répertoire du 19ème siècle, ont conduit le danseur étoile de l’Opéra de Paris et chorégraphe Jean-Guillaume Bart à ressusciter un ballet classique, créé en 1866, dont il renouvelle avec bonheur la lettre tout en conservant l’esprit : un pur enchantement.

[pull_quote_center]Aérienne, poétique, imagée et sophistiquée, la danse littéralement habitée sous une musique réorchestrée par le compositeur Marc Olivier Dupin témoigne d’un élan à la fois créatif, virtuose et naturel[/pull_quote_center]

L’histoire met en scène Naïla, une fée, esprit de la source, et qui s’apparente à la petite sirène. Elle tombe amoureuse d’un mortel, Djémil, le chasseur, qui ne l’aime pas en retour car son cœur bat la chamade pour une mystérieuse Orientale Nouredda, promise au Khan. Naïla sacrifiera alors sa vie et son pouvoir afin de rendre possible l’amour terrestre des deux amoureux où entre temps les rebondissements liés aux incertitudes du cœur et aux jalousies du clan auront fait rage.

Entouré d’Eric Ruf aux décors, Christian Lacroix pour les costumes et Clément Hervieu-Léger à la dramaturgie, Jean-Guillaume Bart compose, à l’abri de ce trio parfaitement complémentaire, une chorégraphie fluide et épurée puisée aux sources du livret et de son univers romantique et orientaliste.

Elle s’appuie sur des danses de caractère très enlevées (caravane des caucasiens, pas des odalisques, danse circassienne) avec des scènes de bravoure où les Causasiens tels des guerriers affutent leurs pieds comme des poignards. Et des variations classiques dans la pure tradition du ballet romantique (Le lac des cygnes) où les danseuses illustrent avec leurs bras l’esprit de l’eau, les elfes et les nymphes, personnifiant un monde poétique de l’indivisible, incarnée par Naïla, en opposition au monde terrestre qui focalise une soif de pouvoir et d’enrichissement.

Aérienne, poétique, imagée et sophistiquée, la danse littéralement habitée sous une musique réorchestrée par le compositeur Marc Olivier Dupin témoigne d’un élan à la fois créatif, virtuose et naturel où François Alu (Djémil) fait sensation et Axel Ibot (Zaël), l’elfe vert de la source, s’envole.

Les costumes ethniques somptueux de Christian Lacroix, d’inspiration épurée et de style néo-classique pour les rôles fantastiques, teintés d’orientalisme et de couleurs foisonnantes pour les personnages folkloriques, convoquent à merveille la tradition russe et l’orientalisme des sérails.

Tandis que la scénographie d’Eric Ruf, également administrateur de la Comédie-Française, offre un espace hybride et mouvant – constitué de cordages, de passementeries et d’étoffes déchirées, expression d’un paysage mental – qui se charge des enjeux narratifs et de l’esprit de la source.

Un ballet réinventé pour une œuvre contemporaine enrichie d’une mémoire vive….

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

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