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Ivo van Hove, l’architecte rebelle

Ivo van Hove, l'architecte rebelle
The Fountainhead, photo © Jan Versweyveld

Ivo van Hove, l’architecte rebelle

lvo van Hove dont « Les Damnés » que nous avions chroniqués  triomphent actuellement à la Comédie-Française, adapte pour la scène le roman fleuve d’Ayn Rand “The Fountainhead” (La source vive). Un questionnement intense sur les ressorts de la création et les choix de l’artiste, confronté à l’exercice de son art et ses dilemmes. Passionnant.

Il raconte la rivalité de deux architectes dans le New York des années 20. Howard Roark, l’déaliste jusqu’auboutiste, et Peter Keating, l’opportuniste.

Doué, indépendant et radical, Roark prône l’intransigeance du créateur et s’oppose systématiquement à toute modification apportée à ses projets, tandis que Keating, moins talentueux mais conciliant, défend une architecture prête à satisfaire le plus grand nombre

Ayn Rand, instigatrice de la critique de l’État-Providence et hérault de l’ultralibéralisme, prend résolument parti pour le premier. Elle prône l’individualisme à tout prix ; son livre Atlas Shrugged (La Grève, 1957) sera d’ailleurs la référence des néolibéraux américains.

Ivo van Hove restitue quant à lui sa dimension psychologique, d’action et de réflexion à partir d’une lecture contradictoire, où les personnages sont en porte-à-faux et en perpétuel déséquilibre.

D’une maîtrise absolue, l’espace scénique démultiplie les lieux et les actions […]

Une ambivalence qui s’illustre à travers une histoire d’amour et de perversité autour de la figure de Dominique Francon, elle-même fille d’architecte, partagée entre Roark et Keating. Où le sexe, l’art, l’argent, et des enjeux de pouvoirs : économiques, politiques, journalistiques, se convoquent et s’entrechoquent.

Le plateau s’ouvre sur un immense bureau d’architecture en pleine effervescence dont les projets se dessinent en direct sur fond de percussions et de toute une régie son qui fait partie intégrante de la narration.

D’une maîtrise absolue, l’espace scénique démultiplie les lieux et les actions au vu des rapports de force entre les protagonistes et leurs rebondissements.

[…] une distribution de haut vol […]

La mise en scène très cinématographique utilise la vidéo avec des images projetées sur grand écran dont les plans renvoient simultanément sous un autre angle, les scènes filmées en direct, scrutant au plus près la part d’intime des personnages et leur vérité extrême.

Episode spectaculaire que celui où Roark dynamite un programme de logements sociaux non conformes à ses plans et dont la barre d’immeuble à New-York disparait sous nos yeux.

Le tout porté par une distribution de haut vol, dirigée d’une main de maître, en osmose totale avec la dramaturgie et son sens du rythme et de la rupture.

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Dates : du 10 au 17 novembre 2016 l Lieu Ateliers Berthier (Paris)
Metteur en scène : Ivo van Hove

NOS NOTES ...
Originalité
Scénographie
Jeu des acteurs
Mise en scène
Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.
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