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Une mythique performance de La Passion selon Saint Matthieu de JS Bach le 22 mars au Théâtre des Champs-Elysées

Le Théâtre des Champs-Elysées a proposé une version parfaite de La Passion selon Saint Matthieu délivrée à des spectateurs tétanisés. De là à penser que cette soirée restera dans les annales, il n’y a qu’un pas. Le chef Francesco Corti est au four et au moulin, à la direction de l’orchestre, des chœurs et des interprètes avec une vivacité peu commune. L’orchestre délivre justement une performance de choix avec des instruments au diapason de leurs capacités. Les interprètes arpentent la scène dans des allers retours qui impulsent une vraie vie à cette œuvre du XVIIIe siècle d’une actualité totale avec les fêtes de Pâques qui approchent. L’interprétation du célèbre Erbarme dich par Philippe Jaroussky fait frissonner des spectateurs qui se rendent compte immédiatement du caractère éternel de ce moment. Pareillement, le chœur d’ouverture avec le célèbre O Lamm Gottes, unschuldig et le chœur final (entendu dans le film Casino, cf Casino – Extrait – Intro (youtube.com)) laissent pantois devant tant d’intensité. Le moment de concert est rare, il est puissant, il est sublime, rien à redire. Surtout que malgré la durée de presque 3h, la présence d’écrans pour sous-titrer les paroles donnent des airs de roman historique à cette histoire de crucifixion du Christ, pas un moment d’ennui ou de longueur. La saison bat son plein au TCE avec un concert du grand pianiste Lugansky à l’horizon, que demander de plus à un TCE toujours salle comble et avec des prestations qui clouent au siège, rien de moins.

Détails:

C’est au début du XVIIIe siècle que se généralisa en Allemagne l’habitude de donner chaque Vendredi Saint une grande œuvre chorale fondée sur la Passion du Christ. Au cours des quelques années qui séparent la Passion selon Saint Jean (1723-24) de celle selon Saint Matthieu (1727), Bach n’a cessé d’enrichir son expérience musicale et d’apporter ainsi à sa seconde grande passion nombre d’innovations. Il porte au maximum l’ampleur sonore de l’ouvrage (introduction d’un troisième chœur) et renforce la variété du récitatif. Ce chef-d’œuvre de Bach clôt d’une certaine façon la très longue liste des Passions dont s’honore l’histoire de la musique. Celles qui viendront après ne seront plus, à de rares exceptions près, des Passions au sens liturgiques où Bach l’entendait et ouvriront la voie à la forme oratorio.

Production Théâtre des Champs-Elysées
Concert chanté en allemand, surtitré en français et en anglais.

Distribution:

Maximilian Schmitt | ténor (L’Evangéliste)
Yannick Debus | baryton (Le Christ) 
Kateryna Kasper | soprano
Philippe Jaroussky | contre-ténor
Zachary Wilder | ténor
Andreas Wolf | baryton-basse

Francesco Corti | clavecin et direction
Freiburger Barockorchester
Zürcher Sing-Akademie

NOS NOTES ...
Qualité de l'évènement
Plaisir du concert
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
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4 Commentaires

  1. J’ai vraiment l’impression qu’on n’a pas assisté au même concert. Par exemple, le choeur initial si extraordinaire dans son dialogue entre les deux demi-choeurs, était endormi, sans aucun dramatisme. Jarouski est au bout de sa voix. L’Evangéliste avait une diction telle qu’on ne comprenait que peu ses paroles. La soprano très inégale. L’impression que chaque chanteur faisait sa sauce, avec une forme exacerbée de pathétisme (plus visible sur leurs visages que dans leurs voix) sans vraie vision d’ensemble. Un orchestre par moments très mécanique. L’émotion vraiment n’était pas au rendez-vous, sauf dans de rares moments. J’ai entendu cette oeuvre plus d’une dizaine de fois (dont plusieurs fois au Théâtre des Champs Elysées) mais je dois bien dire que c’est là la pire des versions à la mémoire de mes oreilles.

  2. depuis la fin ses années 5O et ma première passion selon st Mathieu dans la cathédrale de Cologne qui fut un choc émotionnel, je l’ai entendu au moins 20 fois en concert, jamais elle ne m’a laissée de marbre jusqu’à ce 22 mars au TCE. L’orchestre rugueux, les choeurs indifférents, les solistes en moyenne forme et les partitions magnifiques d’habitude si émouvantes chantées , bousillées, par un contre ténor en méforme totale. Je n’ai pas vu de public « tétanisé » il y avait bien l’habituel crieur d’un « bravo » sans même attendre la fin de la résonance de la dernière note et j’ai fui….

  3. Je n’étais pas à Paris mais à Montpellier deux jours avant. Pour moi un concert exceptionnel, même si je ne suis pas sensible au contre ténor (souffrant) que je préfère dans de ma musique italienne. La qualité des chœurs d’abord, dirigés du bout des doigt par le chef, homogénéité des solistes et des choristes qui interviennent à tour de rôle comme si c’était « facile ». Les instrumentistes en solo ou à peine doublé, qui sont à l’unisson des chanteurs, ni derrière, ni devant. Le déplacement des solistes qui mettent le trouble sur ce qu’on est en train d’écouter ou tout simplement de voir (ou les deux !) La magie de la flûtiste avec la soprano. Le passage des chœurs dirigés à capella. Les faire chanter doucement au lieu de les faire forcer. La mise en espace des deux orchestres. Malgré l’absence des surtitres à Montpellier, je continue de penser que je peux dire « j’y étais ». J’ai rarement entendu l’œuvre contrairement aux précédents commentateurs, mais la matité du son, le silence perçu entre les phrases et même les notes, l’articulation et la précision sans réverbération : je n’étais pas « au disque », mais devant un direct : bravo à tous les artistes sur ce magnifique « spectacle ». J’ai physiquement été bouleversé.

  4. Ce n’était sûrement pas une Passion selon Matthieu inoubliable, l’Evangéliste et le Christ n’ont pas démérité mais les autres chanteurs , quelle déception ! Des faussetés, un manque de sincérité, un manque de « spiritualité » pour cette oeuvre si puissante. Quant aux musiciens, pas mal mais pas inoubliables non plus avec en observant, de près, certains, qui, quand ils ne jouaient pas , donnaient l’impression de s’ennuyer … beaucoup.

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