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Dersou Ouzala, le chef d’œuvre d’Akira Kurosawa ressort en salles le 13 mars en version restaurée

Réalisé en 1975, Dersou Ouzala a reçu l’Oscar du meilleur film étranger, chose incroyable pour un film russo-japonais sans action ou presque, tourné au cœur de paysages reculés de la Russie. Restauré en 2012, cette version du film est inédite en salles et permet d’admirer la beauté formelle d’un film qui se laisse le temps de révéler les liens d’amitié entre un chasseur golde arpentant la Taïga et un soldat venu réaliser des relevés topographiques. Le film est rempli d’une belle simplicité qui touche au cœur.

Un chef d’œuvre d’humanité

Le film se déroule en grande partie dans des paysages hostiles à l’homme. La Taïga et ses paysages de forêt de conifères de climat boréal connait des températures extrêmes la nuit, encore plus en hiver. C’est pourtant dans cette contrée immense que des soldats topographes s’en vont faire des relevés en 1907, sans vêtements polaires, à pied, avec leur fusil et à la merci des animaux sauvages. C’est au détour d’un arbre qu’apparait aux yeux des soldats médusés un petit homme rabougri aux yeux plissés pourvu d’un fusil et de vêtements obscurcis pour la crasse. Son russe est rudimentaire, il chasse la zibeline pour vendre sa toison si convoitée et amasser son pécule. Les soldats et leur capitaine adoptent très vite ce personnage fascinant. Il sent tout, il voit tout et se débrouille comme un vrai habitant de la forêt, pourvu de ses sens affutés et de son bon sens bientôt légendaire. Pour lui, un homme est bon ou mauvais, il ne cache pas ses sentiments et semble ne pas connaitre le mensonge. Entier et sans peur, il est un compagnon de route idéal que le capitaine prend rapidement d’une affection réciproque. Entre eux deux, c’est à la vie à la mort. Le film raconte une vraie histoire d’hommes intègres et sincères obligés de compter l’un sur l’autre pour survivre à des conditions extrêmes. Le déroulé du film est d’une lenteur fascinante, il se découvre à pas comptés, sans avoir à se presser pour apprécier toute sa profondeur. Le maitre Kurosawa abandonne ici son genre de prédilection du film de samouraïs pour un film d’une tendresse infinie. Surtout que le vieil homme apparemment sans âge se fait inévitablement rattraper par le temps qui passe pour une belle parabole aux accents universels.

Le film est d’une pureté infinie qui rappelle un temps où les films d’aventures se faisaient sans effets spéciaux, un peu comme Inaritu avec The Revenant, dans la neige, le froid et la faim. La nature reprend ses droits et l’homme parait bien petit face à l’immensité des paysages hantés par les tigres, la tempête et les difficultés. Le récit est rempli d’une belle harmonie à découvrir le 13 mars en salles dans une belle version restaurée.

Synopsis: En 1902, Vladimir Arseniev, officier-topographe, mène une expédition chargée d’explorer la région de l’Oussouri, en Russie orientale. Il y rencontre Dersou Ouzala, un chasseur qui connait parfaitement le territoire. Ensemble, les deux hommes affronteront une nature hostile et finiront par se lier d’amitié.

NOS NOTES ...
Originalité
Réalisation
Jeu des acteurs
Plaisir de la séance
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
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