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Un thriller prenant avec Le piège de Huda, sortie le 1er février en salles

Le piège de Huda se déroule à Bethléem, dans le contexte toujours tendu d’un territoire partagé entre un pays et une population victime des constantes exactions. Reem est une jeune femme à l’existence compliquée. Mauvais mariage, sans emploi, un mari difficile, elle s’offre un moment de liberté en allant chez sa coiffeuse. Et tout d’un coup sa vie déjà imparfaite vire au cauchemar. Celle qu’elle considère comme une amie est en fait une espionne agissant pour le compte des occupants israéliens. Un chantage s’organise sur la base de photos compromettantes pour assurer son silence. Mais rien ne se passe comme prévu et c’est parti pour 1h30 de migraine.

Un film imparfait mais prenant

La jeune mère et la coiffeuse se retrouvent sous les feux croisés de la résistance palestinienne et de la redoutable armée israélienne, tous adeptes de la torture psychologique ou physique pour faire ployer les récalcitrants. Le réalisateur Hany Abu-Assad aime à évoquer le conflit israélo-palestinien pour complexifier une situation déjà en équilibre instable. Il est déjà allé de la comédie (l’excellent Le chanteur de Gaza) à l’action (La montagne entre nous) en passant par le drame (Paradise now). Huda’s Salon est un thriller qui multiplie les impasses et les échanges à bâtons rompus entre la coiffeuse Huda et son ravisseur. Un jeu du chat et de la souris s’organise dont l’objectif est de retrouver Reem. Le film aurait pu gagner en ampleur en ne se contentant pas de passer du lieu de détention d’Huda à l’appartement de Reem. Huda doit communiquer des noms avant une mort quasi certaine, Reem veut échapper autant aux factions rivales qu’à son mari anxiogène. Le film passe du contexte global aux cas particuliers sans que l’issue soit longtemps certaine. Si le film souffre quelque peu d’une théâtralité excessive, l’antagonisme des forces contraires donne au film une pesanteur constante loin d’être déplaisante. Le film montre surtout du doigt la condition des femmes victimes collatérales d’un conflit qui n’en finit pas, toujours prises en tenaille entre perspectives personnelles contrariées et oppression publique, autant dans leur communauté qu’avec l’ennemi, et même au sein du foyer. Les acteurs sont percutants, Ali Suliman et Maisa Abd Elhadi occupent tout l’espace avec justesse.

Le piège de Huda est un film retors aux ressorts quelque peu éculés mais ne manquant pas d’intérêt. A découvrir en salles le 1er février.

Synopsis: Reem, une jeune mère mariée se rend au salon de coiffure de Huda à Bethléem, en Palestine. Après avoir mis Reem dans une situation déshonorante, Huda la fait chanter et la contraint à donner des renseignements aux services secrets israéliens, et ainsi à trahir son peuple. Dans la nuit, Huda est arrêtée par Hasan, membre de la résistance… mettant en danger la vie de Reem et de sa famille.

NOS NOTES ...
Originalité
Réalisation
Jeu des acteurs
Plaisir de la séance
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
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