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Marguerite et moi (Duras libre parole), mise en scène par Christophe Casamance & Fatima Soualhia-Manet, à Paris

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Théâtre de Belleville du 24 septembre au 11 octobre 2014
Du mer. au sam. à 19H15

« Il y a une grande inimitié entre la vie et la grande création » disait Marguerite Duras. Et qui mieux que la parole pour se laisser aller, se laisser dire, nous dire justement, là, tout Duras suspendue toute entière à la passion, au désir, épicurienne envers et contre tout.

A partir d’archives, de plus de vingt années d’interviews radiophoniques ou télévisées (1970-1990), la compagnie Métro Mouvance nous propose donc à travers l’aveu des mots, forts de leur vérité la plus intime mais aussi paradoxale et imprévisible, un éclairage sur le personnage de l’écrivain, empreint d’humanité, d’intelligence, de roublardise et d’engagement.

[pull_quote_left]Marguerite Duras ou l’embrasement du tout face à l’impossible consolation à vivre.[/pull_quote_left]

Sans doute portée par cet espace de liberté propre à la confidence et aux digressions que cristallise l’entretien, tout à la fois volontaire et candide, Marguerite Duras y parle d’elle, de ses démons (l’alcool), sans aucune langue de bois. Elle y parle aussi et principalement des autres et du monde avec cet art de contenir les mots, de les rendre à leur sens, plein, secret, universel mais également partial et affranchi. Porteurs d’une pensée libre, singulière, sensible et définitive.

Tout l’intéresse et la questionne : l’enfance , la pauvreté, le communisme, les bains de soleil, la soupe aux poireaux, les femmes, l’éducation, le quotidien avec cette même curiosité et acuité dans un rapport au monde aussi vivant qu’exigeant. Son obstination, sa ténacité, sa lucidité, son esprit de révolte témoignent tout autant d’une capacité de résistance que d’indignation dont l’écho aujourd’hui, face aux injustices et à la folie des hommes, demeure intact.

[pull_quote_center]Duras, suspendue toute entière à la passion, au désir, épicurienne envers et contre tout.[/pull_quote_center]

Fatima Soualhia-Manet convoque avec beaucoup de subtilité cette parole humaniste et en quête d’absolu à l’abri d’une mise en scène qui en préserve l’introspection comme sa circulation dans le temps et l’espace.

Une nécessité à dire qu’elle partage, en contre point, avec Christophe Casamance en interviewer réactif et à l’écoute où poussée dans ses derniers retranchements, Duras se livre en toute sincérité.

Marguerite Duras ou l’embrasement du tout face à l’impossible consolation à vivre…

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

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