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Michel Piccoli, acteur hors norme, fut un vibrant Roi Lear en 2006, à découvrir ou redécouvrir

Michel Piccoli, acteur hors norme, fut un Roi Lear à découvrir ou redécouvrir
Michel Piccoli (Lear) dans une mise en scène d’André Engel (2006) – Photo Marc Vanappelghem

Michel Piccoli, acteur hors norme, fut un vibrant Roi Lear en 2006, à découvrir ou redécouvrir

ll y a quelques jours, disparaissait Michel Piccoli. Immense acteur au cinéma comme au théâtre, il se produisit plusieurs fois à l’Odéon, notamment dans John Gabriel Borkman d’Ibsen mis en scène par Luc Bondy en 1993, et incarna le Roi Lear en 2006 dans une mise en scène d’André Engel, l’un de ses derniers rôles au théâtre.

Ce spectacle est découvrir ou redécouvrir en captation intégrale à la fin de cet article.

André Engel songeait depuis des années à mettre en scène Le Roi Lear, à scruter de plus près l’affolement de cette balance que nulle justice ne maintient plus entre ses mains, à en suivre les oscillations jusqu’à l’ultime point de rupture. Michel Piccoli aussi, de son côté hésitait depuis douze ans à accepter ce rôle pour lui lourd de symbole. Après ces années d’hésitations, Piccoli et Engel se retrouvaient enfin retrouvés pour interroger et adapter Shakespeare à leur façon au théâtre de l’Odéon.

Dans l’Angleterre médiévale, Lear, roi fatigué et tyran vieillissant, se décide à partager son empire entre ses trois filles, à condition qu’elles déclarent publiquement l’amour qu’elles lui portent. Tandis que les aînées rivalisent d’allégeance, la benjamine Cordélia refuse le jeu de la confession publique entrainant les foudres du monarque et son bannissement avant que les aînées décident de s’affranchir de l’autorité royale en chassant leur père du pouvoir.

Le royaume sombre rapidement dans les guerres et les luttes de clans où les drames sanglants se disputent aux destins politiques et démesurés des protagonistes.

La mise en scène d’André Engel dépouille le Roi Lear de sa stature de roi mythique pour le projeter au début du XX e siècle, à l’entre deux guerres, à la tête d’un empire industriel. La salle des ateliers Berthier du Théâtre de l’Odéon, avec ses allures de gigantesque entrepôt, s’accordait parfaitement à cet univers où domine le pouvoir de l’argent.

Le jeu des comédiens, très actuel, est tout en retenue, et Michel Piccoli dans le rôle impose un Roi Lear sobre, tour à tour terrifiant, ou poète. Se montrant à la fois puissant et fragile, autoritaire et désœuvré, sénile et enfantin, il nous entraîne, d’une voix incarnée par chacun des mots, au plus profond de l’âme humaine et de ses errements.

La captation n’est plus disponible

NOS NOTES ...
Intérêt
Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.
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