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Orlando ou l’impatience, texte et mise en scène d’Olivier Py – Festival d’Avignon 2014

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© Christophe Raynaud de Lage

Du 5 au 16 juillet à la FabricA  

Olivier Py aime passionnément les mots, les acteurs et le théâtre. Et c’est réjouissant car il sait respectivement les manier, les diriger et en faire œuvre.

En témoigne son spectacle fleuve « Orlando ou l’impatience », une pièce de 3h30 aux allures de « métacomédie » et présentée en ouverture du Festival d’Avignon – dont il est désormais le directeur.

[pull_quote_center]A l’abri de répliques bien senties, de fulgurances poétiques, une autodérision assumée, une réflexion engagée sur le théâtre et sa nécessité, le tout parfaitement dirigé et orchestré, Olivier Py signe un spectacle vibrant et citoyen, bravo ![/pull_quote_center]

A travers la quête du personnage éponyme – Orlando, qui se lance sur les traces d’un père qu’il n’a pas connu –, c’est à la question essentielle de la place du théâtre aujourd’hui et de son rapport au monde : politique, spirituel, intime qui le déborde nécessairement, auquel l’auteur-metteur en scène passionné/passionnant nous convie avec force et sincérité à travers de longues tirades inspirées, fantasques et drôles.

Avec aussi en toile de fond, la perte des grandes figures d’autorité où les artistes ne cessent de se chercher des pères, de les convoquer mais pour mieux les remettre en question.

Le jeune Orlando (excellent Matthieu Dessertine) cherche donc désespérément son père (impérial Philippe Girard) et entretient une relation amoureuse fébrile avec Gaspard (François Michonneau très émouvant). Sa mère, une actrice tragédienne exubérante (ravageuse Mireille Herbstemeyer), le mène sur de fausses pistes, l’entrainant dans des questionnements existentiels et propices à interroger la place de l’art, de l’ego à travers un metteur en scène autoritaire, des formes théâtrales, du pouvoir politique et son ingérence loufoque, impétueuse en matière culturelle représentée par un ministre de la culture (irrésistible Eddie Chignara), du sexe, de la croyance religieuse et philosophique.

On notera également la présence d’un personnage ubuesque, à l’instar d’un fou du roi magistralement interprété par Jean-Damien Barbin, qui constitue le fil rouge du spectacle, impressionnant de drôlerie et de rouerie.

© Christophe Raynaud de Lage

La scénographie (Pierre-André Weitz) est composée d’une scène carrée sur roulettes reconstituant des espaces intérieurs et mobiles en fonction de l’évolution de l’introspection du protagoniste qui emprunte à tous les personnages avec des panneaux de décor peints et représentant des rues de New-York.

A l’abri de répliques bien senties, de fulgurances poétiques, une autodérision assumée, et une réflexion engagée sur le théâtre et sa nécessité, le tout parfaitement dirigé et orchestré, Olivier Py signe un spectacle vibrant et citoyen, bravo !

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

1 COMMENTAIRE

  1. Je ne savais pas que tu étais à Avignon Amaury 🙂 on aurait pu s’y croiser ! Merci pour cet article, je n’ai pas vu la pièce mais en ai eu des échos… un peu particuliers 🙂

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