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Soirée Balanchine à l’Opéra Garnier pour une danse musicienne

Soirée Balanchine à l'Opéra Garnier ou la danse mise en musique

Violin Concerto © Sébastien Mathé / OnP

Soirée Balanchine à l’Opéra Garnier pour une danse musicienne

Fils de compositeur, George Balanchine (1904-1983) a appris la musique avant la danse. Toute sa vie, il a gardé cet intérêt et cette intime connaissance de la musique qui, seule, a guidé ses créations. Il disait lui-même : « Le ballet est avant tout une affaire de tempo et d’espace : l’espace délimité par la scène, le temps fourni par la musique ».

C’est donc cette musicalité des corps qui est à l’œuvre en cette soirée consacrée au maître où son classique abstrait, affranchi de toute narration, tend à l’épure et à cette géométrie de l’espace, entièrement dédiée à la musique et au mouvement. Un pur état de grâce.

Quatre ballets sont  présentés emportés par des partitions de haut vol, jouées « en live » par l’Orchestre de l’Opéra de Paris sous la direction passionnée de Kevin Rhodes, et qui impriment ce style balanchinien entre virtuosité du geste et rythmicité.

En ouverture “Mozartiana” créé sur la Suite n ° 4 de Tchaïkovski, arrangée et orchestrée d’après plusieurs œuvres courtes de Mozart. Balanchine créa une première chorégraphie sur cette musique en 1933 et en 1981, revint sur la partition. C’est une pièce impulsive pour sept danseurs et quatre élèves de l’Ecole de danse à la limite du déséquilibre dans le mouvement et qui ouvre à cette empreinte néoclassique, initiée par le chorégraphe. Et dont la perfection d’exécution par les danseurs n’est pas démentie.

On poursuit avec “Sonatine” écrite en 1975 sur une musique de Maurice Ravel, qui explore sur un pas de deux aussi vif que fluide, les mille chemins possibles par lesquels deux corps peuvent se rejoindre.

S’enchaîne Brahms-Schönberg Quartet, sur une partition de Brahms orchestrée par Schönberg, dans des costumes aux motifs/tonalités opposés signés Karl Lagerfeld, à l’abri de variations et de combinaisons propres à cet élan qui cisèle à merveille une écriture classique ­abstraite.

Enfin, composé en 1972 sur le concerto pour violon et orchestre en ré majeur d’Igor Stravinsky, « Violin Concerto », écrit pour seize danseurs et quatre solistes. Ce ballet, dansé en collants noirs et/ou blancs, est un enchevêtrement savant d’ensembles et de pas de deux, à l’image de la complexité de la partition où les duos : Marie-Agnès Gillot/Hugo Marchand & Eleonora Abbagnato/Audric Bezard témoignent d’un tempérament de feu.

Un programme composite où la danse se réinvente.

Dates : du 22 octobre au 15 novembre 2016 l Lieu : Palais Garnier  (Paris)
Chorégraphe : George Balanchine l Avec : le Ballet de l’Opéra de Paris

NOS NOTES ...
Originalité
Scénograhie
Chorégraphie
Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.
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