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Todo el cielo sobre la tierra (el síndrome de Wendy) d’Angélica Liddell, à Paris

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Odéon – Théâtre de l’Europe jusqu’au 1 décembre 2013
Festival d’Automne à Paris

Tout le ciel au-dessus de la terre (Le syndrome de Wendy) est un conte noir, perverti par la perte de la jeunesse, le sentiment d’abandon et le rejet de la maternité.

Une oeuvre puissante, ravageuse où jusqu’à l’épuisement de l’être et de la parole s’éprouvent la douleur intime et la douleur du monde en trois espaces temps intimement liées – une île, une ville lointaine, une mise à nu, couvertes de chants, de danses, de transe où l’acte théâtral dans sa transgression et son magnétisme, foudroie littéralement.

A mi-chemin entre la performance et le théâtre, Angélica Liddell a l’art de mettre le corps à l’épreuve – de le confronter à son chaos intérieur et à son rapport au monde irréconciliables où s’y explorent la solitude, la perdition, le désespoir, l’irréductible – d’orchestrer la musique et l’énergie, le tout dans un geste assuré parfaitement structuré qui fait sens à la souffrance exprimée.

Au centre de la scène, un monticule de terre comme la délimitation d’une île où la figure de Wendy (Angelica Liddell) s’est transposée.  Utoya, l’île de Norvège où soixante neuf jeunes militants, sont tombés sous les balles d’Anders Breivik en 2011, et dont le destin funèbre fait écho à l’enfance éternelle de Peter Pan refusant l’univers des adultes.

Puis on retrouve Wendy à Shangaï sur fond de valses lentes et mélancoliques de Cho Young-Wu, compositeur sud-coréen de musiques des films de Park Chan-Wook, dansées par un couple de danseurs chinois qui n’en finissent plus de s’étourdir sur « La valse des choses que je serais capable de faire pour toi », « celle de l’origine de la tristesse humaine » où encore  » la valse des bicyclettes forever ».

Enfin, seule en scène, après avoir échangé la robe de Wendy contre un juste au corps, l’artiste catalane en performeuse fustige l’obscénité de la nature humaine, dans un abdondon aussi total que purificateur. Un monologue ponctué par le titre « The House of the rising sun » du groupe The Animal qu’elle transcende d’une vérité extrême et d’écorchée vive.

[pull_quote_left] Angélica Liddell a l’art de mettre le corps à l’épreuve – de le confronter à son chaos intérieur et à son rapport au monde irréconciliables [/pull_quote_left]

Dans une langue référencée et poétique propice à des images hypnotiques,  la guerre est déclarée face à une humanité abhorrée.

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

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