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Young (Tunis 1911 – Auschwitz 1945), une BD d’Aurélien Ducoudray et Eddy Vaccaro (Futuropolis)

Young-Doucoudray-Vaccaro

Date de sortie : 11 novembre 2013

Auteurs : Aurélien Ducoudray (scénario) et Eddy Vaccaro (dessin)

Avec Young, le duo Aurélien Ducoudray et Eddy Vaccaro (Championzé) revient à ce qui lui réussit le mieux : le biopic de boxeur, sur le ring.  Cette fois c’est la vie de Victor Young Perez, dont le film est également sorti le mois dernier (on avait même organisé un concours pour gagner des places) qui intéresse : 136 combats, 91 victoires dont 27 par KO, Young devint à 20 ans, le plus jeune champion du monde des poids mouches.

Résumé de l’éditeur :

Né dans une modeste famille juive de Tunis en juin 1911, Victor Perez se passionne très jeune pour la boxe, et décide de devenir champion du monde, comme le Sénégalais Battling Siki ! En 22, il s’installe à Paris, travaille dans un magasin de chaussures et commence à s’entraîner sous la direction de son premier manager, Joe Guez. Il est très vite remarqué, tout le monde s’accorde à dire que c’est un pugiliste né, qu’il a du souffle, de l’esquive et est rapide. Il est sacré champion de France poids plume en 1930, avant de devenir champion du monde l’année suivante. Il devient la coqueluche du Tout-Paris, l’amant de la très belle Mireille Balin, mannequin, danseuse et bientôt actrice (Elle sera l’héroïne de Pépé le Moko, avec Jean Gabin), et la Tunisie en fait un héros. Mais le 31 octobre 1932, à Manchester, il cède son titre de champion du monde au profit de Jackie Brown. Cette date marque pour lui, la fin des jours heureux, de la gloire et de la vie facile. C’est le début d’une lente descente aux enfers, qui aboutit à Auschwitz, en 1943. Il y fait l’objet d’un traitement particulier. Le commandant de son camp étant un passionné de boxe, il lui est demandé d’entraîner une équipe de prisonniers pour présenter régulièrement des combats, et il travaille aux cuisines. Une faveur qui lui permet de nourrir en catimini ses compagnons de chambrée. Il sera d’ailleurs abattu par les nazis, le 22 janvier 45, alors qu’il est pris à distribuer du pain. Il portait sur son avant-bras gauche, le numéro 157178.

Un destin qui inspire les créateurs ! La vie de Young Perez a fait déjà l’objet d’une bande dessinée aux éditions Futuropolis : À l’ombre de la gloire de Denis Lapière et Aude Samama.

Le récit de Young est digne des meilleurs biopics. Aurélien Ducoudray confirme ses talents d’écriture dans une narration fleuve. Alternant le temps présent du camps d’Auschwitz où Victor Perez est retenu avec le temps passé qui retrace la montée en puissance d’un grand champion, l’auteur met en avant le désarroi qu’a pu être le sien, lui qui avait tout et qui brusquement s’est retrouvé comme tant d’autres : sans rien, pas même son identité. C’est un destin bouleversant qui touche le lecteur et le retient suspendu aux 128 pages que composent la BD.[pull_quote_right]Troublant de réussite.[/pull_quote_right]

Le dessin d’Eddy Vaccaro dégage une sensibilité brute et sans fioriture comme celle du boxeur qui voit défiler sa vie. Un travail proche de ces pages noircies par le fusain qui font ressortir le moindre trait, et dégagent une puissance folle. Comme si le style avait été choisi par Victor Young Perez en personne. Troublant de réussite.

Young est une BD qui marque, tant par sa qualité que par l’histoire qu’elle raconte. A lire peut être avant de voir le film.

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