A Cure for Life en fait un peu trop
15 ans après le remake de The Ring, Gore Verbinski renoue avec le style horrifiant et imagine un financier de Wall Street isolé du monde dans une clinique au coeur de la Suisse. Dan DeHaan prête ses traits au personnage de Lockhart d’abord antipathique puis victime d’une ambiance anxiogène qui le voit tomber entre les mains d’un docteur au passé trouble. L’ambiance paranoïaque et claustrophobique débute sur les chapeaux de roue avec une critique séduisante du capitalisme avant de perdre de son ampleur faute de véritable originalité. Le rythme s’essouffle, les procédés sentent le déjà vu et le film déçoit finalement.
Un film qui débute sur les chapeaux de roue…
Le premier quart d’heure du film est un modèle du genre. Les grandes tours noires de Manhattan sont filmées de manière à figurer une déshumanisation rampante et un danger potentiel. Le jeune Lockhart fait des merveilles dans un environnement ultra concurrentiel où une ambition dévorante couplée à un cynisme débordant le voient invité à rejoindre la Suisse pour récupérer un dirigeant décidé à couper les ponts avec sa vie de leader démoniaque. Le début d’A Cure for Life pose les jalons d’un long métrage atypique, glaçant et anxiogène. Lorsque Lockhart découvre la clinique, son atmosphère aseptisée ne le touche que peu, décidé qu’il est à revenir rapidement à ses petites affaires. Le reste du film se déroulera entre les 4 murs de l’établissement à l’histoire porteuse des germes du drame qui va se nouer. Obligé contre sa volonté de suivre la fameuse cure, le héros va découvrir les arcanes d’une clinique pas comme les autres.
… avant de perdre rapidement en originalité
Et le film va perdre de son attrait. Le jeune patient déambule dans tous les recoins du lieu helvétique, se jouant aisément de mesures de sécurité par trop inefficaces. En proie à des hallucinations, acculé par un personnel décidé à le soigner coute que coute, le héros perd en cynisme ce qu’il gagne en conviction. Le médecin chef interprété par Jason Isaacs rappelle le Christopher Plummer époque Mélodie du bonheur avec le même sourire bienveillant mais des manières autrement plus coercitives. Dan DeHaan ne se départit jamais de son regard inquiet et éberlué dans une quête pour la vie qui accumule les péripéties dans une intrigue qui en rappelle tant d’autres. Entre la messe noire, le huit clos oppressant et les tortures dentaires comme un clin d’oeil évident à Marathon Man, le film s’éparpille et accumule les effets.
Le style gentiment horrifiant ravira les adeptes du genre en laissant quelque peu sceptiques ceux à qui un pitch quelque peu déconcertant laissait espérer d’autres ambitions.
Sortie : le 15 février 2017
Durée : 2h27
Réalisateur : Gore Verbinski
Avec : Dan DeHaan, Mia Goth, Jason Isaacs
Genre : Thriller, Fantastique, Epouvante