Alix Senator est une série inspirée de l’oeuvre de Jacques Martin, notamment auteur de la série culte Alix. Ici, le jeune gaulois a pris de l’âge, devenu sénateur au service de l’Empereur romain Auguste. Sur un scénario de Valérie Mangin (Le Dernier Troyen, Trois Christ, Expérience mort, Rayons pour Sidar...) et un dessin de Thierry Démarez (Le Dernier Troyen, Marie des Dragons), Alix est malmené par l’Empereur qu’il croyait jusque là être son ami. Voilà qui risquerait de lui faire oublier son dévouement sans limite et de le faire basculer vers la Conjuration des rapaces qui complote pour le faire assassiner. C’est justement le titre de ce troisième album, qui signe la fin d’un premier cycle magistral.
Date de sortie : 19 novembre 2014
Auteur : Valérie Mangin (Scénario) et Thierry Démarez (Dessin)
Prix : 13,50 € (48 pages)
Résumé de l’éditeur :
Rome, été de l’an 12 avant Jésus-Christ. Par une nuit sombre, une trentaine de personnages anonymes se sont réunis dans le bois des Furies, leurs visages dissimulés par des masques d’oiseaux. Mûs par le désir de vengeance ou la passion politique, tous brûlent d’abattre l’empereur Auguste, qualifié de tyran, et de le remplacer par le fils de César, Ptolémée César alias Césarion, que l’on pensait disparu. Glaive à la main, les conjurés aux faciès de rapaces jurent la perte d’Auguste l’usurpateur. Au même moment, tout juste revenu d’Egypte d’où il a ramené son vieux compagnon Enak donné pour mort, Alix Graccus doit affronter une succession de graves déconvenues. Considéré comme un traître ennemi de Rome, Enak est arrêté sur ordre de l’empereur, tandis que le courroux d’Auguste s’abat sur Alix, bientôt menacé d’être déchu de son statut de sénateur et de perdre tous ses biens. C’est le moment que choisissent les ennemis d’Auguste pour proposer à Alix de rejoindre leur conjuration ; ils parviennent même, à la faveur d’une profonde crise d’adolescence, à rallier à leur cause le jeune Khephren, le fils d’Enak devenu le fils adoptif d’Alix… Pleine de surprises et de rebondissements, voici la nouvelle aventure du sénateur Alix, vaste fresque où s’entremêlent les passions humaines, les liens du sang et la trame de l’Histoire. Magistral !
Dans ce dernier épisode, Valérie Mangin se fait plaisir. Elle mène le lecteur par le bout du nez avec une aisance déconcertante, en imaginant une intrigue extrêmement bien ficelée. Le récit de cette nouvelle aventure du sénateur gaulois atteint son apogée dans son dénouement. Le personnage d’Alix fascine. Censé jusqu’ici défaire les complots, il s’affiche comme étant le nouvel ennemi public de l’Empereur, prêt à retourner son arme contre son souverain. Alors que ce dernier emprisonne tous ses proches (Enak, son grand ami de toujours et son fils). Un volt-face orchestré avec une grande maîtrise. La scénariste entretient surprises et mystères autour des commanditaires dont on ne sait que peu de choses (du moins avant le point final de l’aventure). Mais c’est surtout dans sa conclusion que le scénario révèle sa force. Une leçon magistrale où le suspense est à son comble.
Le dessin de Thierry Démarez est également de haut niveau. Son trait fin et rigoureux a le souci du détail et accentue le réalisme de ce péplum respectueux de l’Histoire. Une richesse graphique qui se traduit par des vignettes aux mille détails, souvent éblouissantes.
Jacques Martin pourrait être fier de ce duo de choc, qui relève avec brio un défi de taille. Ce troisième et dernier album est sans doute le meilleur d’un premier cycle proche de la perfection.
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