[BD] Affaires d’Etat : nouvelle saga historique inspirée de faits réels (Glénat)
Affaires d’Etat est la nouvelle saga historique signée par le scénariste prolifique Philippe Richelle, connu notamment pour une autre saga historico-policière : Les Mystères de la République (Cinquième, Quatrième, Troisième). Un conteur hors pair qui vient cette développer et mettre en scène des faits isolés qui ont secoué les plus hautes sphères entre les années 60 et 80.
La saga se propose donc de nous embarquer en premier lieu dans les années 60 avec Guerre Froide illustré par Régis Panet. Un premier album qui introduit un certain agent KGB du nom de Trifonov prétendument retourné. Un récit de contre-espionnage où CIA et services français vont devoir apprendre à démêler le vrai du faux. Ou pas… L’histoire ne révèle pas encore tous ses tenants et aboutissants alors forcément, on a hâte d’en découvrir davantage sur ce mystérieux agent double… ou triple ?
On file ensuite dans la France de 1978, au moment de l’assassinat du numéro 2 du parti d’Extrême droite d’alors (Parti National), Francis Dupré. Une enquête policière dont les très nombreux protagonistes ne manqueront pas de venir étoffer l’intrigue. Les pistes se multiplient autant qu’elles passionnent. La mise en scène est digne d’un bon polar. On se régale grâce à un suspens maitrisé qui s’anime avec une palette de personnages tous très différents, dont les parcours et trajectoires sont mis en scènes avec brio. Un premier album illustré par Pierre Wachs qui tient en haleine dès les premières planches.
Vient enfin Jihad, qui nous invite en 1985 où la DST mène l’enquête sur un trafic d’armes. Un de leurs agents va ainsi se retrouver confronter à une situation plus qu’inconfortable, en pleine mission menée au Moyen-Orient. Une mission à haut risque qui ne va pas manquer de se retourner contre les principaux enquêteurs. Là encore, le résultat est des plus efficaces, tout comme les planches de Alfio Buscaglia qui s’inscrivent parfaitement dans le style de la saga.
En résumé, ces premiers albums d’Affaires d’Etat sont plus que prometteurs et annoncent une grande saga à ne pas manquer. A suivre de très près.
Extrait de la BD :
Résumé de l’éditeur :
Espionnage et contre-espionnage.
Affaire d’état : « affaire politique qui implique des membres du gouvernement d’un État ou de plusieurs États ». Elles foisonnent, aucun pays n’y échappe et pourtant elles sont régulièrement occultées. S’inspirant librement de la réalité des faits, Philippe Richelle se propose de revisiter dans Affaires d’État, trois événements qui ont ébranlé l’État français dans les années 60, 70 et 80. Chacune de ces décennies aura le droit à un cycle indépendant – composé de quatre tomes – qui sera mis en images par un dessinateur différent : Régis Penet pour Guerre froide, Pierre Wachs pour Extrême droite et Alfio Buscaglia pour Jihad. Une série-concept ambitieuse de polars historiques et d’espionnage soutenue par une publication exceptionnelle puisque les trois premiers tomes sortiront le même jour.
Décembre 1961. Un agent du KGB du nom de Trifonov passe à l’ouest via la Finlande. Il trouve asile aux États-Unis où il est pris en charge par le patron du service de contre-espionnage de la CIA, un anticommuniste virulent. Pour l’essentiel, les révélations de Trifonov concernent la France : il y aurait des taupes soviétiques au siège de l’OTAN à Paris et au sein du SDECE, le service d’espionnage français. L’agent Fred Ogier, chargé du dossier et missionné pour débusquer les traitres, va devoir démêler les nœuds d’une vaste enquête de contre-espionnage dont l’ampleur lui échappe encore…
En 1978, Francis Dupré, brillant historien, financeur et théoricien du PN (Parti National) – dirigé par Jean-Maurice Le Guen – est abattu devant sa résidence secondaire de Normandie. L’enquête s’annonce complexe, l’homme a de nombreux ennemis et les menaces de mort lui sont coutumières. Sa place au sein d’un parti d’extrême droite aux idées proches du régime de Vichy le rend désagréable pour de nombreux groupes et individus. Et l’affaire prend même un étrange tournant lorsque l’un des protagonistes du meurtre est retrouvé mort à son domicile, pendu au bout d’une corde. La PJ ne le sait pas encore mais, pour mener à bien son enquête, elle va devoir déterrer de sombres histoires et fouiner dans le passé sordide d’individus aux relations discutables : collabos blanchis sous le harnais, anciens poujadistes ou soldats perdus des commandos de l’OAS…
Dans Extrême droite, une équipe de la PJ doit composer avec un dossier mêlant les indépendantistes basques, des commandos franquistes et la droite extrême française des années 70.
J
1985. Le bureau de l’inspecteur Crémieux reçoit l’appel d’un collègue basé à Tour. On a soufflé à ce dernier le prologue d’une histoire qui risque de connaître son lot de péripéties. Un ragot brulant concernant la société d’armement Werner et qu’il préfère transmettre au bureau parisien de la DST. Il y a trois ans, alors que les affaires vont mal pour la compagnie Werner, l’entreprise signe un contrat lui permettant de renflouer ses caisses. Seul problème : la destination des armes et des munitions livrées par le biais de cet accord juteux est inconnue. Il semblerait que les marchandises de la société s’acheminent jusque dans un pays où les armes françaises sont interdites. Mais lequel ? Pour le savoir, rien de plus simple : s’infiltrer sur un cargo où sont entreposés les produits Werner et les suivre jusqu’à leur destination finale… Un des équipiers de Crémieux se voit alors tout désigné pour cette mission. L’inspecteur Mallet est jeune et célibataire depuis tout récemment, il est le parfait candidat pour un voyage vers l’inconnu. Car il ne sait ni où il s’arrêtera, ni combien de temps son périple durera. Dans Jihad, l’enquête de la DST s’embarque vers le Moyen-Orient, rôde dans les bureaux du gouvernement français et nous emmène jusque sur les traces des premières manifestations islamiques sur le territoire métropolitain.