Edgar P. Jacobs – Le rêveur d’apocaplypses : biopic du père de Blake et Mortimer (Glénat)
Travail documentaire titanesque, Edgar P. Jacobs le rêveur d’apocalypses retrace la vie du père de Francis Blake et Philip Mortimer, auteur contemporain d’Hergé. Il aura d’ailleurs travaillé sur Tintin sans être crédité pour autant. Longtemps Jacobs a cherché à faire carrière en tant que chanteur d’Opéra. Mais le destin le poussa en direction du dessin, publicitaire d’abord avant de participer à l’essor de la bande-dessinée dans les années 40.
Proposé par François Rivière, qui a eu la chance de s’entretenir avec Jacobs de son vivant, et dessiné avec un mimétisme parfait par Philippe Wurm, l’album est un petit trésor documentaire qui livre de très nombreuses anecdotes sur ce monument du neuvième art, sur ses passions (comme les arts antiques), son entourage (souvent des personnages de premier plan dans le monde culturel de l’époque, auteurs, artistes, journalistes…) etc.. On y découvre ses envies, ses craintes et à travers elles son tempérament plutôt calme et prudent.
Avec un souci de réalisme et de fidélité poussé à l’extrême (notamment dans les lieux fréquentés par l’auteur) Edgar P. Jacobs – Le rêveur d’apocaplypses nous invite avec brio dans l’intimité d’un homme à part, à tous points de vue. A découvrir.
Extrait de la BD :
L’aventure dessinée d’Edgar P. Jacobs. Amateur d’art antique égyptien, collectionneur d’armes en tous genres, chanteur lyrique amoureux de la scène… Avant d’être le créateur de Blake et Mortimer, Edgar P. Jacobs est un homme d’une grande curiosité, animé par des passions nombreuses qui ont toute sa vie transporté son imagination. Ainsi, à 18 ans, il se rêve davantage en chanteur d’opéra qu’en dessinateur de bande dessinée. Malgré un passage à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, il préfère considérer le dessin comme un gagne-pain et non comme une véritable vocation. Mais la guerre arrive et dans les années 1940, les Allemands exigent que le contenu de la série américaine Flash Gordon soit repris et modifié. La tache revient à Jacobs qui fournit ensuite au journal les planches de sa première série : Le Rayon U. Plus tard, il rencontre Hergé, l’assiste sur Tintin – sans jamais être crédité – et finit par créer les aventures de deux héros anglais appelés à devenir des incontournables du genre : le colonel Francis Blake et le professeur Philip Mortimer. La bande dessinée est devenue son art et son métier, mais l’histoire de Jacobs ne s’arrête pas là…À l’occasion de l’anniversaire de la première publication des aventures de Blake et Mortimer dans le journal Tintin il y a 75 ans, voici le portrait biographique de l’un des plus grands auteurs du Neuvième Art. François Rivière, qui s’est longuement entretenu avec le maitre de son vivant, y raconte l’artiste au travers de nombreuses et fascinantes anecdotes qui ont constitué la vie de l’auteur belge. Philippe Wurm, l’un des héritiers évidents et revendiqués de la ligne Jacobs, met en scène cette fascinante destinée «à la manière de», d’un trait fin et précis confondant de mimétisme.L’ouvrage se déclinera en deux éditions : Jacobs – Le rêveur d’apocalypses propose la bande dessinée complète en couleurs complétée d’un appareil critique succinct détaillant «l’homme Jacobs». Jacobs – Le rêveur d’apocalypse – édition spécialeest l’édition luxe du même ouvrage, en noir et blanc, enrichie d’un appareil critique très dense (photographies, cartes postales, documents d’époque, notes, essais…) sur les coulisses de la création de l’oeuvre de Jacobs et les recherches effectuées par Wurm et Rivière. Car le moindre des paradoxes n’est pas que Jacobs a inventé des mondes et des voyages extraordinaires, aux quatre coins du monde et au-delà des univers connus, sans jamais quitter – ou presque – Bruxelles et ses environs…