
[Comics] Deathbringer – Quand les ténèbres deviennent art (Delcourt)

Avec Deathbringer, Ismaël Legrand livre un premier album qui impressionne par sa maîtrise graphique autant qu’il divise par son approche narrative. En noir et blanc intégral, l’ouvrage s’impose visuellement dès les premières pages : ombres denses, contrastes violents, lumière quasi mystique — tout respire la puissance et la douleur. Legrand ne cherche pas à plaire, il cherche à marquer. Et c’est réussi.
Le récit, lui, emprunte aux grands codes de la dark fantasy : un guerrier solitaire, une inquisitrice déterminée, une entité maléfique millénaire. Rien de foncièrement inédit, mais une vraie sincérité dans la manière de raconter, presque méditative. On sent derrière chaque case un auteur habité, nourri par l’imaginaire religieux et le désenchantement médiéval.
Certains lecteurs trouveront l’ensemble un peu convenu dans le fond, mais la forme compense largement : la composition des planches, le grain du trait, le jeu sur les ombres et la matière donnent une dimension quasi cinématographique. On pense à Berserk, à Hellboy, à certaines gravures gothiques — mais sans imitation servile.
Deathbringer n’est pas un divertissement. C’est une expérience sensorielle et symbolique, un cri visuel porté par un auteur à suivre de près.
Extrait de la BD :
| Date de parution : le 12 novembre 2025 Auteurs : Ismaël Legrand (scénario et dessin) Genre : comics, esothérique | Editeur : Delcourt Prix : 25,50 € |