Emmett Till – Derniers Jours d’une Courte Vie
Emmett Till est un jeune garçon de quatorze ans venu de Chicago en vacances chez son oncle dans le Mississipi. Cinq jours plus tard, Emmett Till va disparaître. Nous sommes en 1955 et son tort est d’être noir. Une histoire vraie et terrifiante racontée avec brio par Arnaud Floc’h (Les otages, Le poisson-chat…).
Date de parution : le 1er avril 2015
Auteur : Arnaud Floc’h (scénario et dessin)
Editeur : Sarbacane
Prix : 19,50 € (80 pages)
Résumé de l’éditeur:
Un livre édifiant, salutaire et nécessaire. Pour ne jamais oublier. De nos jours, un homme blanc, jeune journaliste, questionne un vieux musicien noir. En fait il s’intéresse assez peu au blues : il voudrait savoir quels ont été – 60 ans plus tôt – les liens du musicien (alors âgé de treize ans), avec Emmett Till. Et le bluesman, non sans émotion, accepte de parler, et de remonter le temps… Quand Emmett Till, jeune adolescent noir de quatorze ans venu de Chicago passer ses vacances chez Moïse son grand-oncle, descend le 24 août 1955 du train en gare de Money dans le Mississippi, il ne sait pas encore qu’il va vivre les cinq derniers jours de sa courte vie. Il aura eu la malchance de pénétrer dans une épicerie réservée aux Blancs et de se comporter de « manière provocante » vis-à-vis de Carolyn, épouse de l’épicier, Roy Bryant.Mis au courant de « l’affront », Roy, accompagné de son demi-frère Milan, part dans une chasse à l’homme qui finira tragiquement. Après avoir kidnappé Emmett, ils le tortureront avant de le jeter dans l’eau de la rivière. Ils seront plus tard acquittés et se vanteront de leur « exploit » dans la presse
Le point sur l’album :
Le récit bouleversant des derniers jours de la courte vie d’Emmett Till est raconté par un vieil homme, bluesman, qui était l’un des camarades de jeu de la victime au moment du drame. L’auteur nous décrit la ségrégation ambiante de l’époque, avant d’entrer dans les détails qui ont abouti au kidnapping et au meurtre du petit Emmett Till. Un garçon crédule, sûr de son bon droit mais ignorant les règles racistes qui régnaient dans le Mississipi (le Sud étant en retard par rapport aux progrès sociaux de Chicago, dont Emmett Till était originaire). Il finit assassiné pour être entré dans une épicerie tenue par une femme blanche, qui s’est plainte au près de son mari.[pull_quote_right]Le témoignage de deux crimes abominables : celui d’un enfant, et celui de la justice. [/pull_quote_right]
Ce dernier accompagné de son beau-frère passèrent à l’acte dans une expédition punitive atroce, qu’Arnaud Floc’h ne nous épargne pas. Rapidement identifiés comme suspects, puis accusés du meurtre, ils furent acquittés par un jury exclusivement composé de blancs… Une histoire effroyable, d’autant plus lorsqu’on la met en perspective avec des faits divers de notre temps (l’affaire Trayvon Martin en 2012, ou encore celle de Michael Brown, dite « de Ferguson » en 2014).
Servi par le dessin réaliste d’Arnaud Floc’h, l’album est mis en scène avec sobriété et efficacité. Un joli coup de pinceau, qui donne une profondeur naturelle au récit.
En résumé, Emmett Till – Derniers Jours d’une Courte Vie est une BD à lire. Le témoignage de deux crimes abominables : celui d’un enfant, et celui de la justice.
Une superbe BD qui m’a véritablement touchée.
Un titre à mettre entre toutes les mains.
https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/04/08/emmett-till-derniers-jours-dune-courte-vie-arnaud-floch/
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