Hate List, un livre qui chamboule de Jennifer Brown (Albin Michel)
Sorti en 2012 aux Editions Albin Michel (Wiz), Hate List traite d’un thème particulièrement courant aux Etats-Unis. Le petit ami de Valérie, Nick, ouvre le feu dans la cafétéria de leur lycée. Il tire sur tous les élèves que Valérie et lui avaient mis sur leur Hate List , tous ces élèves qu’ils détestaient. Nick était un marginal, en voulait à la terre entière et plus spécialement à ceux qui lui faisaient vivre un enfer au lycée. Pour Valérie, la Hate List n’était qu’un moyen d’évacuer sa colère mais pour Nick, c’était bien plus sérieux. Valérie a été touchée durant la tuerie, en essayant d’arrêter Nick. Nick s’est suicidé et le monde entier tient Valérie pour responsable, y compris ses parents. Quelques mois plus tard, Valérie retourne au lycée et doit faire face à tous ceux qui la considèrent comme coupable.
On suit l’histoire du point de vue de Valérie, qui essaye de se reconstruire après l’épreuve qu’elle a vécue, tout en devant subir les accusations. Elle doit aussi travailler sur elle-même, se pardonner pour l’idée qu’elle a eue et qui a coûté la vie à des élèves et professeurs de son lycée. Nick n’est plus là pour expliquer son geste, laissant Valérie seule à essayer de comprendre quel rôle elle a joué dans cette histoire.
La couverture , en noir et blanc, est très représentative de l’histoire et a été bien choisie. Jennifer Brown ne se concentre pas sur la fusillade en elle-même mais plutôt sur la reconstruction des victimes et de tout un lycée. L’auteure arrive à faire passer un message fort et à mettre des mots sur la tragédie qu’ont vécue des centaines d’adolescents.
On suit Valérie à travers trois « époques » : avant la fusillade, pour comprendre d’où lui est venue l’idée de la Liste, analyser le comportement de Nick et mieux appréhender les raisons de son geste. Le pendant de la fusillade, qui nous permet de mieux comprendre ce qu’il s’est vraiment passé. C’est ce passage qui m’a le plus touchée, parce que Valérie est dans une phase d’incompréhension, elle ne saisit pas pourquoi Nick tire sur la foule et comprend petit à petit qu’il tire sur tous ceux de la Liste. Elle essaye de l’arrêter mais est impuissante et doit voir des gens qu’elle côtoie tous les jours blessés à cause d’elle. Le maintenant, c’est à dire l’après fusillade, est la partie la plus longue du roman, celle où Valérie se remet le plus en question et où l’on est forcés de nous remettre en question nous-même. N’avons-nous jamais poussé quelqu’un à faire quelque chose de mal ? À partir de quel moment n’est-ce plus innocent ? Comment distinguer ce qui est bien ou mal ? Et à quel point connaissons-nous les personnes qui nous entourent ?
Dans son roman, Jennifer Brown se concentre sur une question en particulier : de qui est-ce la faute ? Est-ce la faute de Valérie, qui a eu l’idée de la Liste ? Ou bien celle de ceux qui l’ont harcelée jour après jour, la poussant à écrire cette liste ? Ou encore celle de Nick, l’exécuteur d’une liste qui n’était pas son idée ? De cette manière, l’auteure aborde les thèmes du harcèlement moral autant que celui de la culpabilité.
Hate List n’est pas un thriller, si vous cherchez du suspense ce n’est pas ici que vous trouverez votre compte. Mais c’est un roman qui fait réfléchir et qui vous force à vous remettre en question. C’est un roman fort qui m’a vraiment chamboulée.
Lorsque Valérie franchit le seuil du lycée, elle sait que rien ne sera plus jamais pareil. Cinq mois plus tôt, Nick, son petit ami, a ouvert le feu dans la cafétéria de l’école, tuant une dizaine d’élèves avant de se suicider. Des élèves agaçants, pénibles et arrogants qui figuraient sur la liste que Valérie et Nick ont tenue pour se défouler. Pourquoi ce qui n’était qu’un jeu est devenu un drame ? Comment va-t-on accueillir son retour au lycée ?
Est-elle aussi coupable que Nick ?
Date de parution : février 2012
Auteur : Jennifer Brown
Editeur : Albin Michel
Prix : 15,20 € (400 pages)
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