Les herbes folles, ou l’histoire d’une jeune femme des années cinquante (Denoël)
Philippe Fréling écrit son deuxième roman avec Les herbes folles. Il s’intéresse à une jeune fille, de tout juste dix-huit ans, qui vit en France, à la campagne. L’histoire se situe dans les années 50, juste au début de la guerre d’Algérie.
Le scénario
Philippe Fréling décrit une période un peu trouble de l’Histoire française. On pense découvrir des faits intéressants de l’Histoire, que ce soit celle de France ou celle de l’Algérie. Mais non, on n’aura droit qu’à quelques détails que l’on connaît déjà ! Dommage…
Cette toute jeune femme tombe enceinte alors qu’elle ne connaît que très peu son amant. Mais on la marie. Pour le qu’en dira-t-on, c’est mieux. Bien sûr, le mariage ne fonctionne pas. Son mari la trompe. Elle divorce et va s’installer chez sa mère, avec son enfant. Puis, très vite, elle part en ville chercher du travail. Elle laisse son enfant à sa mère, et va habiter chez son frère. Son frère avec qui elle a une relation presque fusionnelle. Elle est ouvreuse au cinéma et rencontre un homme avec qui elle a plusieurs rendez-vous galants. Elle ne connait pas grand-chose de cet homme, mais ils font l’amour. Seize fois. C’est un militaire. Un jour, il la laisse et repart en Algérie.
La maternité des années 50
Si cette jeune femme, dont on ne connaît pas le prénom, tombe enceinte, deux fois de suite, elle n’a pas vraiment consciente des conséquences de ces maternités sur sa vie et celle de sa famille. C’est sa mère qui assume son premier enfant et qu’en sera-t-il du second ? Cette vision de la maternité, bien loin de celle d’aujourd’hui, doit être située dans le contexte de l’époque. Et ne pas oublier que cette femme est encore très jeune ! Car il peut paraître très choquant qu’elle abandonne ainsi son enfant, sans vraiment culpabiliser. Et en même temps, elle espère être enceinte de son militaire, qu’elle ne connaît pas mieux ! Mais elle est persuadée qu’elle connaît l’amour avec lui. Ils s’échangent de nombreuses lettres. Et se mentent l’un l’autre, une façon de sauver leur quotidien sinistre. Bref, elle n’a pas la fibre maternelle et cela peut choquer.
Relation intergénérationnelle
Philippe Fréling analyse bien les rapports mère-fille, mère-petite-fille. La mère, à l’époque sacrifiait sa vie pour élever ses enfants. Donc, elle trouve normal de laisser ses enfants à sa mère, mais elle, elle ne peut pas le faire ! Elle ne veut pas le faire ; ça peut paraître invraisemblable, mais à l’époque, c’était juste le début de la libération des femmes… Et surtout, elle est jeune. Elle veut profiter de la vie. Même si sa mère lui donne des leçons de « morale », cela ne l’empêche pas de n’en faire qu’à sa tête. Toujours, avec la bienveillance de son frère. Mais est-ce bien là une relation normale avec son frère ?
On aurait aimé avoir plus de faits historiques en parallèle à cette histoire. Les lettres de son militaire nous décrivent bien la situation en Algérie, mais trop brièvement.
Les herbes folles est un roman facile à lire et agréable, même si la fin, ultra-rapide, nous paraît complètement invraisemblable…
Voici l’histoire de cette femme et de ses deux enfants : comment avec elle ils viennent au monde ; comment, dans les herbes folles, ils viennent à la vie.