
Herman Dune est un habitué de la page alors qu’est sorti le 13 juin son nouvel album Odyseus. Toujours autant à la marge, l’artiste anti-folk se présente comme un voyage personnel dans un univers personnel tumultueux. Il compte bien défendre son disque en live à travers toute l’Europe, Royaume-Uni inclus, avec un passage parisien les 3 et 4 novembre au Café de la Danse.
Un disque charnière?
Le projet Herman Dune a été fondé il y a déjà quelques décennies, à la fin des années 1990 autour de l’artiste furieusement franco-suédois David Ivar. Les influences folk sont inévitables et tout fait penser aux illustres ainés Bob Dylan et Leonard Cohen, sans oublier des touches country (Townes Van Zandt, John Prine) et indie-Folk (Elliot Smith, Lucinda Williams, Silver Jews). David Ivar est né et élevé à Paris, il chante en anglais et s’accompagne à la guitare acoustique pour un style furieusement personnel et presque antidaté. Le départ pour San Pedro date de 2015 dans le quartier ouvrier et portuaire de Los Angeles, grand centre national et même international du Punk Rock Californien. Il s’y est installé avec sa femme et collaboratrice Mayon ainsi que ses 3 chats noirs. Santa Cruz Records est son label et il est niché dans un bungalow californien. 6 albums là bas plus tard sur 15 au total , il est toujours très actif. La guitare est là évidemment, mais aussi la contrebasse, le violon, la mandoline et l’harmonica. Les 12 titres évoquent l’amour, l’absence, la distance et inévitablement la maturité pour un opus très sensible et sincère. L’origine de l’album Odysseús est un moment charnière où l’artiste est resté coincé à Montréal pendant la pandémie, loin de sa famille restée à LA, l’isolement dans un hôtel désert a duré le temps que la régularisation de ses papiers soit effective. Il a profité de sa situation pour visiter chaque jour la tombe de Leonard Cohen toute proche pour y dépose une pierre ou une fleur. L’inspiration est venue de la solitude et de l’isolement. Son retour en Californie a été marqué par son mariage et la rencontre avec le producteur David Garza, très respecté sur la scène musicale américaine. Ils ont imaginé ensemble un concept unique, enregistrer à domicile les morceaux en live accompagné de musiciens de renom, sans casques ni retouches, dans une démarche aussi nue et authentique que possible.
Le résultat est un album pris sur le vif, vibrant et chaleureux, tout rempli d’humanité et sans aucun artifice. Du bon, du beau, à d »couvrir en live les 3 et 4 novembre prochains au Café de la danse.