Inhumain, une BD de Bajram, Mangin et Rochebrune (Dupuis)
Paré de l’une des plus belles couvertures que l’on ait vue depuis longtemps, Inhumain est le nouvel album SF de l’un des maîtres du genre, à savoir Denis Bajram (Universal War) et sa compagne Valérie Mangin (Alix Senator). Le couple signe le scénario de ce one-shot tandis que le dessin est assuré par Thibaud de Rochebrune.
Des explorateurs spatiaux échouent de manière inexpliquée sur une exoplanète où l’océan est roi. Mais sauvés par de mystérieuses créatures marines, les rescapés sont remis entre les mains d’êtres humains sur la terre ferme. Ils découvrent rapidement des us et coutumes étranges, dont le cannibalisme et l’existence de croyances avilissantes. De quoi contrarier tout être humain en possession de sa pleine conscience. Allant de découvertes en découvertes, nos rescapés vont finalement comprendre quel est ce Grand Tout auquel font référence ces autochtones.
Un récit haletant, riche de questionnements sous-jacents, qui fait la part belle à l’action et au suspens. Parfaitement maîtrisé. Tout comme l’univers graphique d’Inhumain qui surprend et détonne par rapport à la couverture. Beaucoup moins lumineux, voire plutôt sombre et dominé par un rouge omniprésent, le dessin installe vite une atmosphère suffocante. L’effet est bien choisi. On ressent le malaise qui envahit l’équipage échoué. Coincés sur cette planète, on vit comme un huis clos à ciel ouvert.
Inhumain apporte ainsi son lot de sensations fortes propres au genre SF. Déjà un classique.
Extrait de la BD :
Résumé de l’éditeur :
Dans un moment de folie, un petit vaisseau spatial en mission d’exploration s’écrase sur une planète océan inconnue. Heureusement des sortes de pieuvres géantes aident les cinq rescapés à remonter à la surface et à rejoindre la seule île à l’horizon. À leur grande surprise, ils sont accueillis sur le rivage par des humains aussi primitifs que bienveillants. Si ces hommes et femmes au sourire figé se révèlent être cannibales, le plus inquiétant reste leur totale docilité. Les naufragés sont-ils condamnés eux aussi à se soumettre à la volonté du mystérieux Grand Tout ? « Inhumain » marque le grand retour au scénario de science-fiction de Valérie Mangin et Denis Bajram. En maître du genre, le couple explore à la fois les entrailles d’un monde mystérieux et les tréfonds de l’âme humaine. Ce récit surprenant et spectaculaire permet au dessin de Thibaud de Rochebrune de se déployer avec sensibilité et vertige. Entre récit addictif et fable philosophique, « Inhumain » questionne notre humanité : la souffrance est-elle forcément le prix de la liberté ?