Julio Popper, le dernier roi de terre de feu
Album one shot, Julio Popper, le dernier roi de terre de feu est un biopic teinté d’aventure, de conquête et de voyages que nous racontent le scénariste Matz (Balles perdues, Mexicana, Le tueur, Le Dahlia noir) et l’illustrateur Léonard Chemineau.
Date de parution : le 16 septembre 2015
Auteurs : Matz (scénario) et Léonard Chemineau (dessin)
Editeur : Rue de Sèvres
Prix : 18,00 € (104 pages)
« Julio Popper, s’il avait été espagnol et était né quelques siècles plus tôt, aurait fait un formidable conquistador. Il ne fait aucun doute qu’il était de la trempe de ceux qui font la conquête de pays entiers, qui bâtissent des empires. Il pensait vite et juste, il mettait en pratique. Il voyait grand, il fourmillait d’idées, rien ne l’arrêtait. Il se plaisait à ridiculiser ses ennemis. Il n’avait peur de rien ni personne, il aimait en découdre. »
Né en 1857 en Roumanie, Julio Popper a parcouru la Terre. Son histoire nous emmène en Argentine, où il fait fortune avec l’or de Patagonie, fonde un état dans l’état et une monnaie. Il mourra dans des circonstances encore inexpliquées à Buenos Aires. Un destin hors norme et flamboyant.
Ingénieur des Ponts et chaussées, Julio Popper est né en Roumanie et a parcouru l’Inde, la Chine, le Japon… et l’Argentine, en Terre de Feu, où il va faire fortune avec l’or de Patagonie qu’il cartographie. Son oeil avisé et son expertise l’amèneront à acquérir d’immenses propriétés foncières et à industrialiser la recherche du précieux métal en imaginant diverses machines et procédés. Il ira même jusqu’à fonder son propre Etat et frapper sa monnaie. Une personnalité forte qui ne va pas manquer de poser des problèmes aux autorités légitimes du pays.
Julio Popper magnétise par son récit captivant.
Julio Popper magnétise par son récit captivant, en abordant la dernière période de la vie de cet homme hors norme, mort dans des conditions mystérieuses à 35 ans. Décrit comme une sorte de héros particulièrement instruit, visionnaire et écouté au plus haut niveau de l’Etat, Julio Popper est aussi un dictateur sur son territoire et l’un des responsables du génocide des indigènes amérindiens en Terre de Feu, ce que l’album n’évoque pas.
Incomplet, Julio Popper est par ailleurs savamment romancé par Matz qui offre un scénario malgré tout étoffé et bien écrit. Les illustrations de Léonard Chemineau charment quant à elles en amenant un vrai cachet à l’album. Le trait est appuyé et orné de multiples détails tant dans les expressions de personnages parés de la gueule de l’emploi que des décors bien étudiés. La couleur, qui semble directe, est par ailleurs plutôt élaborée. On prend plaisir à parcourir ces planches.
Récit d’aventure et histoire vraie, Julio Popper, Le dernier roi de Terre de Feu, est un bel album à découvrir.
Pas tout à fait d’accord sur deux points:
1) Les auteurs abordent et expliquent pourquoi Julio POPPER n’était pas un dictateur ni un massacreur d’Indiens. Par contre, rien ne dit qu’ils aient raison, ni tort… Faudrait voir avec des historiens. Je leur laisse donc le bénéfice du doute.
2) Pour l’agencement des cases et le rythme, il y a quand même plusieurs ratés. On enchaine parfois trop sèchement, on a du mal à se repérer (temporellement et géographiquement). Les changements de commentaires (POPPER, son ami) n’aident pas non plus.
Sinon, complètement d’accord concernant le dessin, il est vraiment super.
C’est pas faux klm ! Mais quand même, je trouve que c’est un peu vite évacué le côté dictateur et massacreur d’indien.
Pour la fluidité de lecture, je n’ai pas été choqué plus que ça. Au contraire, cela nous force à la déduction contextuelle et ce n’est pas un mal de nous faire participer 😉
Merci pour cet avis tout à fait pertinent !