L’Education nationale, une machine à broyer, un appel au secours d’une prof (Editions du Rocher)
Isabelle Dignocourt est entrée dans l’Education nationale il y a 25 ans. Après avoir écrit personnellement au Ministre Najat Vallaud-Belkacem, en mars 2016, toute sa colère contre le système de l’Education nationale, Isabelle Dignocourt vient de publier son livre : L’Education nationale, une machine à broyer.
Un constat alarmant
En tant que Professeur des Ecoles à la retraite, je soutiens et félicite Isabelle Dignocourt pour son courage et sa persévérance. Se battre contre l’absurdité du système de l’Education nationale réclame énormément d’énergie. Jamais Isabelle Dignocourt ne baisse les bras malgré toutes les difficultés auxquelles elle doit faire face. Elle qui était si fière d’être arrivée à intégrer l’Education nationale, a choisi, avec passion, d’enseigner le français et les langues anciennes. Aujourd’hui, la déception est d’autant plus amère.
La valse des ministres
Qui dans le privé, écrit-elle, supporterait un changement de patron tous les 2 ans, voire moins ? Treize ministres en vingt-cinq ans !
Les professeurs ne décident plus de leur façon de travailler. On leur impose sans cesse de nouveaux programmes, nouveaux objectifs, nouvelles façons d’enseigner et surtout leur nombre d’heures autorisées… Mais ceux qui décident, ont-ils seulement idée de ce qu’est une classe de trente élèves ? Que leur fichu programme est tout simplement impossible à appliquer ? Et maintenant, on empêche les professeurs de transmettre leurs savoirs et on diminue chaque année leur nombre d’heures, surtout dans le domaine des langues anciennes. Un véritable appauvrissement pour nos enfants, souligne avec justesse l’auteure.
Je vous encourage à lire L’Education nationale, une machine à broyer où la situation actuelle est bien analysée. Isabelle Dignocourt nous incite à prendre conscience du danger de toutes ces réformes, et du désastre de notre système.
Ne nous laissons pas broyer par ce système stupide, nous conseille Isabelle Dignocourt.
En cette veille de rentrée scolaire, on se prend toujours à espérer que le nouveau ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, va, enfin, prendre en compte les demandes des professeurs. Il n’est jamais trop tard… Enfin, on l’espère tant ! Que l’on permette aux professeurs d’exercer leur métier dans de meilleures conditions et surtout avec respect et reconnaissance. Tout le monde en sortira grandi, surtout les élèves, nos enfants…
Bonne future rentrée à tous !
Extrait p.200 :
Demander aux professeurs d’être davantage présents qu’ils ne le sont déjà aujourd’hui est tout simplement impossible parce qu’ils le sont déjà au-delà même de ce qui est imaginable et plus encore cette année. Parce qu’aujourd’hui, les professeurs n’en peuvent plus. Ils n’en peuvent plus de passer pour les privilégiés qu’ils ne sont pas, de passer pour les coupables qu’ils refusent d’être, d’être les lampistes qui seront responsables de l’échec de leurs élèves, d’être les complices du massacre quotidien auquel ils assistent. Oui, l’école va mal. Que ceux qui sont responsables l’assument enfin.
L’éducation nationale, une machine à broyer
Date de parution : le 23 août 2017
Auteur : Isabelle Dignocourt
Editeur : Editions du Rocher
Prix : 18,90 € (220 pages)
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Elle le dit, elle n’a pas de mépris dans son propos. Mais comme elle a raison.
L’éducation nationale est devenue, au fil du temps quelque chose qui n’a plus guère de sens.
Je m’en souviens comme si c’était hier, par exemple les années 50….60. A cette époque, lorsque je frottais mes fonds de culotte sur les bancs de l’école, le savoir était quelque chose de concret, de vivant. Par exemple, les calculettes n’existaient pas. A huit ans, j’étais, comme la plupart de mes camarades capable d’effectuer une division à deux chiffres. Aujourd’hui, certains bacheliers n’en sont pas capables, parfois même avec la calculette !
Comme ce fut mon cas en 1958, nous passions à 14 ans l’épreuve du certificat d’études,, autrement plus vivant que le bac de 2017.
Comme l’affirme cette professeure, tous les enfants, même issus de modeste condition, avaient la même chance de s’instruire vraiment. De nos jours, si un enfant a des difficultés, il est mis de côté et restera en difficulté. Ce n’est pas forcement la faute de l’enseignant, car le plus souvent, celui-ci n’a pas les moyens à sa disposition pour prodiguer davantage d’attention à cet élève.
Les réformes successives des méthodes d’enseignement ont complètement déstabilisé les parents qui ne sont plus en mesure de suivre leurs enfants. Cela s’ajoutant la plupart du temps à moins de disponibilité, depuis que les deux parents travaillent. Que les gosses se débrouillent sur internet ! Bonjour le contact humain, pourtant indispensable pour l’équilibre des enfants.
Par le passé, l’éducation civique était exclusivement dispensée par l’instituteur, alors qu’aujourd’hui, c’est la police ou la gendarmerie qui le fait, au sein même de l’école. Nous devinons aisément ce qu’ils dispensent en matière de formatage de ces jeunes esprits malléables à souhait.
Comme elle le dit si justement, aujourd’hui c’est d’abord les compétences, avant les connaissances.
Son livre est sûrement très instructif sur le massacre de l’éducation nationale.