Les Premiers jours est le 12e film de l’ethnologue et documentariste Stephane Breton, le premier depuis 2018 et son Filles du feu. Il revient avec un sujet pas banal, celui des ramasseurs d’algues sur un bout de côte désertique du nord du Chili. Dans un monde qui semble coupé de la civilisation vit des hommes qui se contentent d’une vie proche du dénuement et ne s’en portent pas plus mal. Pas de paroles dans ce moment de documentaire qui se concentre sur les images avec seulement de la musique et des bruits pour les accompagner. Les premiers jours a des airs de Robinson Crusoé, voire de Mad Max, avec ses carcasses de voiture rouillées et ses cabanes faites de tôles. Les protagonistes du film vivent avec peu dans une atmosphère de monde post-apocalyptique, comme si une catastrophe avait enseveli le monde tel qu’on le connait et qu’il fallait tout reconstruire avec les moyens du bord. Une énergie saisissante se dégage des images, pas de pathos ni de récriminations, les activités se déroulent comme dans un rêve avec une simplicité revigorante. Dans un monde où il ne pleut pas, cette terre oubliée du monde ressemble au far west américain au temps des premiers chercheurs d’or.
Le film a reçu le Prix Marco Zucchi (prix du film le plus innovant en terme esthétique et cinématographique) au Festival de Locarno – Semaine de la Critique pour son parti pris esthétique jusqu’au boutiste. Une vraie expérience de cinéma à découvrir en salles le 12 juin.
Synopsis: Sur un bout de côte désertique du nord du Chili où il ne pleut jamais, des ramasseurs d’algues vivent de peu et vivent pleinement, dans des cabanes légères et au volant d’épaves rouillées, comme des prospecteurs cherchant l’or du temps. Ce film sans dialogues, où la musique et le bruit jouent le rôle de la parole, donne une vision heureuse de la simplicité du monde et de l’énergie des commencements.