Les Rêveurs Lunaires : Quatre génies qui ont changé l’Histoire
Ouvrage dense et ambitieux paru aujourd’hui, Les Rêveurs Lunaires propose un aperçu de quatre personnalités qui ont marqué l’Histoire par leur génie : Werner Heisenberg, Alan Turing, Leo Szilard et Hugh Dowding. Un récit écrit par le mathématicien et physicien Cédric Villani (médaille Fileds 2010) et illustrée par Baudoin (L’Arléri, Peau d’Âne, Piero, Mat…).
Date de parution : le 2 avril 2015
Auteurs : Cédric Villani (scénario) et Baudoin (scénario et dessin)
Editeur : Gallimard / Grasset
Prix : 22,00 € (192 pages)
Résumé de l’éditeur:
Werner Heisenberg, l’incertain. Alan Turing, l’affranchi, Leo Szilard, le prophète errant et Hugh Dowding, le chevalier du ciel. Physiciens, mathématicien et militaire, ils ont été les acteurs cruciaux autant que discrets d’une aventure qui les dépassait : la Seconde Guerre mondiale. Un jour, une nuit, en songeant dans la rue ou en rêvant au clair de lune, ils ont eu un éclair de lucidité qui a changé la face du monde.
Le point sur l’album :
Au fil d’un entretien entre le scénariste scientifique et l’illustrateur, Les Rêveurs Lunaires raconte le destin hors du commun de quatre hommes d’exception. Des scientifiques ou militaire, dont les noms ne sont pas connus du grand public et qui ont pourtant marqué l’Histoire à leur façon, lors de la Seconde Guerre Mondiale. Le scénario de Cédric Villani n’hésite pas à rentrer dans les détails d’explications scientifiques, parvenant à se faire comprendre en quelques lignes assez facilement (tirant profit de son expérience du professeur de mathématiques, sans doute).
Si le concept peut séduire en donnant quelques clés qui nous éclairent sur la façon de penser de ces génies, Les Rêveurs Lunaires peinent à capter l’attention de bout en bout pour plusieurs raisons. D’abord par son volume imposant et un choix de lettrage difficile à appréhender (le texte est si dense qu’il donne parfois la sensation de se superposer à lui-même). L’équilibre entre la narration textuelle et la narration graphique s’en trouve bouleversé. Un livre avec quelques illustrations seulement aurait peut-être été un choix plus cohérent et plus lisible.
Car le dessin de Baudoin, déjà assombri par un texte envahissant, est lui-même audacieux si ce n’est élitiste. Peu d’amateurs sauront l’apprécier à sa juste valeur. Un coup de pinceau original qui transmet une énergie intéressante, même si elle est littéralement écrasée par la présence de texte un peu partout. C’est dommage.
Si Les Rêveurs Lunaires pose les bonnes questions sur la vie de ces génies, il n’en demeure pas moins un ouvrage qui n’a pas trouvé son équilibre narratif et visuel, ce qui le rend difficile à aborder pour le commun des mortels.