Les victorieuses, le second roman, excellent de Laetitia Colombani (Grasset)
Tout le monde connaît La Tresse, ce prodigieux roman qui a été vendu partout dans le monde et qui va être adapté au cinéma par son auteur, Laetitia Colombani ! Et Les victorieuses est son second roman. Un roman tout aussi plein de trésors !
La femme au cœur du livre
Laetitia Colombani écrit toujours autour de la femme. Mais jamais des femmes ordinaires. Des femmes qui ont une histoire. Cette fois-ci, l’auteur nous dévoile la vie de deux femmes de deux siècles différents. On les découvre, à tour de rôle et on comprend très vite le lien qui les unit. La découverte de la misère des femmes.
Portrait de Blanche Peyron
Blanche Peyron(1867-1933) est une femme que personne ne connaît ! Et pourtant, c’est elle qui a ouvert le Palais de la femme, en 1926. Blanche, à 17 ans, s’est engagée dans l’Armée du salut et depuis a consacré toute sa vie aux pauvres, aidée et soutenue par son mari. Elle n’avait qu’une obsession : sortir de la misère et de la rue, les femmes, leur offrir un endroit décent où dormir et pouvoir se nourrir et nourrir leurs enfants. Une vie de Sainte ! L’Abbé Pierre au féminin !
Portrait de Solène
Solène est une jeune femme brillante. Avocat fiscaliste. Guère de temps pour elle. Elle travaille dans un grand cabinet parisien et se fait peu à peu bouffer par son métier. Son compagnon est aussi avocat. Sans l’avoir vu venir, il la quitte pour une autre femme plus disponible. Un jour, un client de Solène perd son procès et se jette du sixième étage. C’est le burn-out. Solène ne peut plus travailler. Son psychiatre lui propose de faire du bénévolat. Elle devient « écrivain public ». On l’envoie au Palais de la femme où elle découvre un tout autre monde ! Celui de la vraie misère. Et des Victorieuses !
Les victorieuses est un livre qui met en avant la femme, dans toute sa beauté et sa fragilité. Un autre regard sur la misère du XIX siècle mais aussi d’aujourd’hui, hélas ! L’écriture de Laetitia Colombani est aussi légère qu’une plume tout en ayant la profondeur du cristal.
À 40 ans, Solène a tout sacrifié à sa carrière d’avocate : ses rêves, ses amis, ses amours. Un jour, elle craque, s’effondre. C’est la dépression, le burn-out.
Pour l’aider à reprendre pied, son médecin lui conseille de se tourner vers le bénévolat. Peu convaincue, Solène tombe sur une petite annonce qui éveille sa curiosité : « cherche volontaire pour mission d’écrivain public ». Elle décide d’y répondre.
Envoyée dans un foyer pour femmes en difficulté, elle ne tarde pas à déchanter. Dans le vaste Palais de la Femme, elle a du mal à trouver ses marques. Les résidentes se montrent distantes, méfiantes, insaisissables. A la faveur d’une tasse de thé, d’une lettre à la Reine Elizabeth ou d’un cours de zumba, Solène découvre des personnalités singulières, venues du monde entier. Auprès de Binta, Sumeya, Cynthia, Iris, Salma, Viviane, La Renée et les autres, elle va peu à peu gagner sa place, et se révéler étonnamment vivante. Elle va aussi comprendre le sens de sa vocation : l’écriture.
Près d’un siècle plus tôt, Blanche Peyron a un combat. Cheffe de l’Armée du Salut en France, elle rêve d’offrir un toit à toutes les exclues de la société. Elle se lance dans un projet fou : leur construire un Palais.
Le Palais de la Femme existe. Laetitia Colombani nous invite à y entrer pour découvrir ses habitantes, leurs drames et leur misère, mais aussi leurs passions, leur puissance de vie, leur générosité.
Merci pour votre roman majestueux , a l’ image du Palais de la Femme ! J’ ai ressenti beaucoup d émotions en découvrant le courage de chaque résidente , malmenée par les tourments de la vie , mais ce palais représente un lieu sécurisé , animé par l esprit de solidarité féminine .Le personnage de Solène est
d une nature généreuse , désintéressée, et victorieuse , a l’ image de Blanche Peyron .
C est la cause de la vie qui est célébrée dans ce roman , bravo!!