Les New York Wines se dévoilent à travers des webinars qui permettent d’en savoir plus sur une région viticole mal connue de ce côté de l’Atlantique. Le 5e épisode animé par Olivier Borneuf, journaliste critique du nouveau media La Tulipe Rouge après 5 années passées au guide Bettane+Desseauve a permis d’en savoir plus sur les millésimes issus de cette vaste région, aussi étendue que la distance Marseille–Dijon. Plusieurs vignerons ont participé à cet évènement avec de beaux enseignements.
Une région viticole riche et variée
Après une première dégustation comme une belle introduction aux vins de l’état de New York, le moment est venu de creuser pour en savoir plus. Lilia Pérez de RGNY Vineyards, Gilles Martin de Sparkling Pointe, Erwin Kalmar de Four Maples Vineyard & Winery et Louis Barruol ont apporté leurs lumières savantes grâce à leurs riches expériences œnologiques. Les présentations se sont faites en français car beaucoup viennent de notre beau pays, comme Gilles Martin, né en Champagne et diplômé en biologie à Paris avec un master en œnologie reçu à l’université de Montpellier, spécialisé dans les vins effervescents. Son vintage 2017 méthode champenoise n’a rien à envier aux champagnes de chez nous. Composé de 54% de Chardonnay, 33% de Pinot noir et 13% de Pinot Meunier, il est élevé à North folk of Long Island avec 12 autres produits uniquement effervescents, du brut au long vieillissement. 16 hectares de vignes permettent aux 3 cépages faire de très bons vins effervescents. Le vin est proposé à 31 $USD avec un très bon rapport qualité prix pour un vin titré à 13,5%. Olivier Borneuf explique que l’Etat de New York est un grand état pour le vin avec un territoire de 550km de long, autant que la distance Marseille – Dijon. 10 OWR (Official Wine Regions, équivalent des AOC) permettent de produire 170 millions de bouteilles chaque année et de recevoir 5M de visiteurs annuels. Les conditions particulières de climat génèrent des expressions très différentes dans les vins. La latitude est équivalente à Saragosse mais les conditions se rapprochent plus des vins de Bordeaux. La présence d’une grande quantité d’eau à proximité permet l’existence d’une grande variété de cépages très différents. Rouge, blanc, sparkling, il n’y a aucune limite pour une production qui s’adapte aux gouts du public. Les plantations suivent les gouts du marché et le poids de l’héritage historique est moins important que chez nous. Les températures de la région sont plutôt basses, ce qui représente des conditions spéciales pour faire pousser la vigne. Les températures descendent parfois jusqu’à -4°C, ce qui est difficile pour le Pinot Noir ou le Cabernet, d’autres variétés plus nordiques sont choisies pour mieux s’adapter au climat et répondre aux demandes du marché: Marquette, Seyval, Traminette, Sabrevois du Canada, Chambourcin, Catawba.
Une agriculture souvent certifiée bio
L’agriculture locale recherche de plus en plus souvent des certifications bio pour montrer le respect de l’environnement avec des certificats malgré les difficultés locales, notamment en terme de biodynamie. La vision organic est difficile à imposer du fait de la très grande humidité de la région, avec son lot de maladies liées. Deux autres cuvées ont pu être dégustées. Le 2017 Four Maples Vineyard and Winery, Cuvée du Petit Champlain, Champlain Valley of New York, composé de 75% de Marquette et 25% de Frontenac rouge. Malgré une année difficile et des vendanges tardives le vin est très équilibré avec une belle acidité. Proposé au prix de 22 $USD, ce vin est parfait pour la garde. Chez RGNY Wine, le 2018 Scielo Tinto se compose de 43% de Merlot, 37% de Carbenet Sauvignon, 10% Carbernet Franc et 10% Petit Verdot. Titré à 12,7%, il est proposé à 30 $USD avec des beaux aromes fruits rouges, une belle acidité et un bel équilibre.
La présentation en ligne a permis de beaux échanges avec des viticulteurs passionnés pour en savoir plus sur les vins de la région de New York, avant peut-être une visite prochaine des exploitations?