L’heure d’été, le 1er roman rempli d’humour de Prune Antoine (Anne Carrière)
Prune Antoine est journaliste free-lance et habite Berlin. A travers son premier roman, L’heure d’été, Prune Antoine nous fait découvrir Berlin sous un nouveau jour, tout en centrant son roman sur la femme trentenaire.
Portait de Violette
Violette est une jeune femme intelligente, pleine d’humour. Violette habitait Paris. Vivre à Paris la rendait folle. Elle fut envoyée par sa boite à Kiev, en stage, et y rencontra Mir. Puis un jour, elle a tout plaqué pour vivre définitivement à Berlin, retrouver Mir et se sentir enfin libre ! Pour quoi faire exactement ? Elle ne sait pas trop bien… Juste vivre sa liberté de jeune femme à Berlin. Journaliste free-lance. Elle partait à l’aventure. Fini le stage, pas de prochain CDI, pas de Paris, mais Berlin et ses inconnues. Même si ses parents n’ont pas du tout compris cette décision, Violette s’y est tenue. Elle a décidé de partir six mois, malgré tout, malgré eux. Et sans doute avec Mir dans la tête…
Déception amère
Au bout de six mois, Violette réalise que son père avait sans doute raison. Impossible de s’en sortir correctement, même à Berlin. Pas d’argent, pas de travail, bref, la précarité assurée. Elle devait à tout prix se bouger pour trouver un vrai travail et gagner de l’argent. Ne serait-ce que pour payer sa colocation. Violette va bien galérer. Heureusement, Mir reste à la fois très proche et très discret. Ils se voient, régulièrement, mais sans contraintes. Ils partagent presque tout, sauf le quotidien. Mais ils ne forment surtout pas un couple. Ils sont libres de tout, y compris de leurs relations sexuelles.
Couple moderne
Mir et Violette reflètent très bien la génération des trentenaires. Libres et heureux. Sans obligations, sans enfant, et se disent sans sentiments. Ils se défendent du moindre sentiment l’un pour l’autre. Juste une histoire de cul… Et tout ça au cœur de Berlin, ville en pleine évolution, avec son passé, sa lourde histoire, et son présent. L’auteur ne manque pas d’humour pour parler de Berlin, et des grosses crises que traversent l’Europe du XXI siècle. On rit beaucoup en lisant L’heure d’été.
Avortement et FIV
Si la femme, en l’occurence Violette, est au centre du roman de Prune Antoine, elle représente toute une génération de femmes. Celles qui sont encore jeunes, libres, belles et sûres d’elles. En pleine force de l’âge. Et qui ne se voient pas vieillir. Violette va se retrouver enceinte alors qu’elle ne le désire pas. Impossible de perdre cette précieuse liberté. Au nom de quoi ? Et puis, deux trois ans plus tard, Violette va tout tenter pour tomber enceinte. Le paradoxe de la vie. Tout est démontré, le côté absurde de nos décisions, comme le côté inexorable de la vie. L’horloge biologique de la femme n’échappe pas à la vieillesse, qu’on le veuille ou non.
Avec L’heure d’été, l’auteur aborde avec beaucoup d’humour et de dérision, des sujets graves, comme le fondement d’un couple (est-ce si évident et indispensable la fidélité ?), ou la procréation. Tout est centré sur la femme moderne avec des petites pointes de défi lancées aux hommes. Un vrai régal ! Un livre à découvrir à tout âge !
Violette et Mir, qui n’ont qu’un mot à la bouche : « Liberté ! », vont se chercher, se trouver, se perdre jusqu’à vivre une véritable histoire d’amour. « Pas d’attaches, pas de sentiment », semble être leur mantra. Mais avec l’âge, les questions existentielles se décalent…
L’Heure d’été est le portrait d’une ville en ébullition, Berlin; c’est un concentré de joies, de doutes, d’espoirs et de désespoirs d’une génération – les Xennials, ceux nés entre 1977 et 1983 ; c’est aussi une chronique acide et lucide des multiples crises qui touchent l’Europe (crise des réfugiés, crise économique, crise des populismes…), à travers une piquante galerie de personnages secondaires.
Date de parution : janvier 2019
Auteur : Prune Antoine
Editeur : Anne Carrière
Prix : 18 € (272 pages)
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