L’homme qui ne disait jamais non, une BD de Olivier Balez et Didier Tronchet (Futuropolis)
Une hôtesse de l’air mène l’enquête pour aider un quidam à retrouver la mémoire. La quête de l’identité est un thème récurrent du cinéma ou de la littérature. De Jason Bourne à Memento en passant par Oblivion, le thème de la mémoire effacée et du lego patiemment assemblé pour retrouver la piste du passé fascine et obnubile autant les scénaristes que les spectateurs. Balez et Tronchet en font une enquête drolatique et rythmée, qui se lit comme un thriller à l’eau de rose. Divertissant et captivant.
Deux héros se partagent la tête d’affiche. L’hôtesse répond au doux nom de Violette et s’éprend autant de l’enquête que d’Etienne Rambert. Amnésique perdu, tout semble l’accuser des pires méfaits. Mais sa jovialité tranquille en fait une victime plus qu’un bourreau. Décidée à rester objective pour puiser dans l’enquête le terreau de son futur mémoire de recherche, Violette s’implique. A son corps défendant ? A jouer le jeu, elle passe du statut d’observatrice objective à partie prenante. Les investigations mèneront le duo de Lyon à Quito, refaisant le chemin récent d’Etienne, tentant de percer les faux-semblants et de ne pas se laisser emporter par le flot de révélations… pas toujours crédibles. Des personnages secondaires font se mouvoir les deux boules de flipper happées par leurs découvertes.
Une BD à lire comme un roman d‘Agatha Christie.
Le lecteur suit plusieurs intrigues en même temps. Retrouver le vrai moi du héros, délier les fils d’une histoire complexe et jauger l’autre partie du duo… Attirance/répulsion, le thème est traditionnel dans le contexte de relations Homme/Femme. Avec un rythme trépidant, Balez et Tronchet les font traverse le monde, se séduire et se déchirer. Le titre met en exergue la désagréable habitude du héros à ne jamais rien refuser, que cela lui plaise ou non. Et pourtant, il est bien plus complexe que ce que son statut d’amnésique peut laisser penser. Le jeu des apparences fait merveille dans un scénario qui ne laisse pas respirer une minute. Le dessin est précis et propre. Parfois très (trop?) lisse, il manque de « ratures » et de surcharge pour densifier le scénario. Les expressions manquent de variété et se contentent trop d’être binaires. Juste une remarque, pas un point bloquant !
Une BD à lire comme un roman d‘Agatha Christie avec des héros attachants et des aventures rocambolesques. A peine croyables ? Elles font rêver et voyager, de quoi vouloir tourner les pages frénétiquement pour connaitre le fin mot de l’histoire !
Violette est hôtesse de l’air. Elle prépare le concours pour devenir profiler. Depuis les attentats du 11 septembre, les aéroports recrutent ces professionnels pour repérer les comportements dits « à risque ». Violette s’est tout de suite lancée dans l’aventure. Dans l’avion, à l’approche de l’aéroport de Lyon, elle remarque un homme qui semble perdu. L’homme ne se souvient de rien. Ni pourquoi il a pris l’avion, ni de la date du jour, et pas même de sa propre identité. Violette décide de venir en aide à celui qui, selon son passeport, s’appelle Étienne Rambert et vit à Lyon. Dès lors, traînant Étienne comme un boulet, Violette va mener l’enquête tambour battant et percer, peu à peu, le secret de la véritable personnalité d’Étienne. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle ne sera pas au bout de ses surprises. La moindre étant celle qui conduira Étienne, toujours flanqué de Violette, à Quito, en Amérique du Sud… précisément là d’où il venait deux jours plus tôt !
Date de parution : le 11 février 2016
Scénariste(s) : Didier Tronchet
Dessinateur(s) : Olivier Balez
Editeur : Futuropolis
Prix : 21 € (144 pages)
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