Date de sortie : 29 août 2014
Auteurs : Marzena Sowa (scénario) et Gawron (dessin)
Prix : 15,50 € (64 pages)
L’insurrection est l’histoire d’un couple vivant à Varsovie en 1944, alors que les nazis occupent encore la capitale polonaise. Un scénario écrit de la plume sensible de Marzena Sowa (Marzi) et sobrement illustrée par Gawron.
Résumé de l’éditeur :
licja aime Edward, Krystyna va se marier… Ce serait un beau printemps si nous n’étions en 1944, à Varsovie, un an après l’écrasement du ghetto juif. La guerre va bientôt se terminer, mais personne ne le sait encore. Dans quelques semaines, quelques mois tout au plus, la résistance polonaise sera écrasée par les nazis, sans que les armées russes ne viennent à leur secours. C’est avec « Marzi », sur la Pologne d’avant la chute du Mur, que Marzena Sowa a connu un succès international. En écrivant sa propre histoire, dans sa langue d’adoption, le français, elle a façonné le timbre singulier de son écriture, une qualité toujours rare chez les scénaristes de bande dessinée.
Dans ce nouveau récit pour la collection « Aire Libre », elle revient sur l’histoire de son pays et les événements tragiques de la fin de la guerre, qui ouvrirent la voie à la domination soviétique. Au dessin, Krzyzstof Gawronkiewicz, dit Gawron, donne à Pologne année zéro une étonnante puissance graphique, réaliste dans les décors, expressionniste dans la mise en scène et sensible dans la peinture des sentiments.
Par sa narration toute particulière, où les personnages mêlent leurs pensées en nous décrivant leur quotidien en ces temps de guerre, Marzena Sowa insuffle beaucoup d’humanité à son récit. Elle choisit de nous raconter non seulement la vie de ce jeune couple promis l’un à l’autre, mais aussi et surtout celui des gens qui les entourent : voisins et amis. On passe ainsi presque d’appartement en appartement en découvrant les destins des uns et des autres, souvent scellés par l’atrocité de la guerre. Car, il faut le dire, si l’écriture est de qualité (mais le découpage manque parfois de panache), le ton n’est pas des plus jovial, évidemment.
Une ambiance, terne comme cette guerre, renforcée par le dessin plutôt sombre de Gawron. Son trait fin et réaliste offre de grands plans larges sur les ruines qui jonchent la ville, ravagée par la guerre. L’illustrateur parvient très bien à traduire la misère, envahie par tant de gravas et de poussière.
Avec ce premier album, Avant l’orage, les auteurs donnent le pouls d’une Varsovie occupée, la veille d’un soulèvement qui sera sévèrement réprimé par les allemands. On n’en ressort pas indemne.