Le livre de Memory, une Histoire du Zimbabwe de Petina Gappah (JC Lattès)
Petina Gappah a déjà écrit un recueil de nouvelles : An Elegy for Easterly, et a reçu le Gardien First Book Award, en 2009, pour ce livre. Cette fois-ci, Petina Gappah nous révèle un roman chargé d’Histoire : Le livre de Memory.
Le livre de Memory est écrit à la première personne, ce qui donne une touche très attachante au roman. Sous la plume de Petina Gappah, Memory nous émeut et ce, dès les premières lignes. Au fil des pages, on découvre son personnage et on s’y attache. Elle se livre de façon simple, naturelle, sans tabou. L’histoire se passe au Zimbabwe dont l’auteure est originaire. Beaucoup de passages (courts) sont écrits en Shona, langue maternelle de Petina. On est dans l’authenticité.
Un livre au plus près de la réalité
L’auteure dit avoir découvert, un jour, qu’une femme était emprisonnée, au Zimbabwe et était la seule femme à se trouver dans le couloir de la Mort. C’est comme ça qu’elle a eu l’idée de ce roman et s’est énormément documentée de façon à ce que son livre touche au plus près la réalité.
Memory nous dévoile son quotidien en prison, au Zimbabwe, et surtout dans le Couloir de la Mort. Son avocate lui demande de rédiger ses mémoires, de façon à mieux la comprendre. Elle nous livre son passé, ses souvenirs d’enfance mais aussi son quotidien, avec les femmes en prison. Son histoire ? Elle est accusée du meurtre de Lloyd, l’homme blanc, riche, à qui elle a été vendue quand elle avait 9 ans. Le présent, le passé s’entremêlent. Les souvenirs qu’elle a de son enfance, de sa famille, de ses parents… Sa vie fut terrible et ce, dès son plus jeune âge.
Car si Memory ne ressemble pas à tout le monde, et souffre de multiples railleries, c’est dû au fait qu’elle soit albinos. Etre albinos au milieu d’Africains, relève presque de Satan… Elle est vu comme un monstre. Par tous et partout. Sauf par Lloyd qui va lui apporter tout ce dont elle a besoin et lui faire découvrir la vie sous un autre angle.
A la découverte du Zimbabwe
Le livre est remarquablement écrit, avec comme toile de fond, l’Histoire de la Rhodésie avant de devenir le Zimbabwe et la complexité des relations entre humains. On commence le roman et franchement, on a du mal à le mettre de côté. La vie de Memory est tellement loin de la nôtre, qu’on essaie de comprendre et de ressentir tout ce qu’elle a vécu, que ce soit dans son enfance, ou en prison, à travers sa mémoire. Et grâce à ses écrits, on découvre le Zimbabwe, sa culture, sa langue, ses coutumes, ses croyances… Leurs conditions de vie, un pays aux antipodes du nôtre…
C’est également un livre sur la mémoire. Enfant, on retient ce que l’on voit, sans en comprendre le contexte. Memory a été trompée toute sa vie par sa mémoire d’enfant. Elle avait son secret comme Lloyd avait le sien. Et un secret ne se partage pas. Publik’Art vous laisse découvrir l’histoire captivante de ce roman de Petina Gappah.
Enfermée dans le couloir de la mort, pour un crime qu’elle n’a pas commis, Memory se souvient : son enfance joyeuse dans le township près d’Harare, où la nuit les sorcières mangent les enfants. Son attachement pour cet homme blanc, mystérieux et érudit, qui lui a donné une éducation et l’amour des livres…
Désormais, Memory partage ses interminables journées avec Verity et Jimmy, l’arnaqueuse et la prostituée. Entre rire et émotion, le passé resurgit et éclaire son improbable destin.
D’une écriture étincelante, mélodique, ce roman plonge le lecteur dans un monde de mystères, de dérisions et d’énergie vitale.
Traduit de l’anglais par Pierre Guglielmina