C’est en direct de Cadaquès en Espagne que Manon Chevalier a accordé un entretien téléphonique pour parler en toute décontraction de l’album Impermanence du trio Lioness Shape récemment chroniqué sur Publik’Art. L’occasion d’en savoir plus sur son parcours et sa vocation de compositrice exigeante et passionnée.
De la musique avant toute chose
Il fallait bien avoir une solide expérience musicale pour créer une musique aussi peu évidente tout étant aussi fascinante. Manon a confirmé sa formation musicale précoce et son envie de se lancer très tôt dans la composition. Le projet Lioness Shape a pu se concrétiser avec le soutien du label bien connu sur cette page Laborie Jazz qui suit et soutient depuis déjà 2 ans le travail de la chanteuse et compositrice avec ses deux complices, Ophélie Luminati et Maya Cros toutes deux venues de la région de Toulouse. A la question des conditions de création de l’album, Manon a été très claire. Elle a préparé elle-même les maquettes en y jouant tous les instruments pour délivrer une matière brute très poussée à Ophélie et Maya Compositrice exigeante qui aime bien aller très loin dans ses idées pour les mettre exactement en oeuvre, elle a eu une idée très précise de ce à quoi elle voulait aboutir, laissant tout de même à ses collaboratrices l’occasion d’apporter des idées à l’étape des arrangements pour finaliser les idées qui méritaient quelques prolongements. On imagine très bien Manon entendre dans sa tête les notes défiler et tout faire pour voir sa vision retranscrite dans la réalité. Concernant ce qui ressemble à des influences chargées de rock progressif, Manon a été d’abord surprise par cette mention mais il semble que nous n’ayons pas été les seuls à citer le groupe Yes comme possibles influences, mais nous aurions tout aussi bien pu citer King Crimson, Pink Floyd ou Van der Graaf Generator. Le hasard faisant bien les choses, elle avoue une très forte passion pour Radiohead et Björk, ce qui permet de boucler la boucle et de confirmer la touche rock progressif de compositions très recherchées, aux différentes parties assemblées et aux longs soli free d’instruments divers. Les 10 morceaux d’Impermanence n’ont rien de l’évidence et demandent une écoute approfondie pour être complètement appréhendés, offrant une lucarne passionnante ainsi qu’une alternative de liberté par rapport aux musiques plus accessibles entendues à la radio. Manon évoque à mots comptés un autre projet en cours, sans vouloir trop rentrer dans les détails. Difficile d’organiser des concerts par les temps qui courent, l’envie de défendre les compositions devant un public nombreux empêche d’avancer sur d’autres compositions, l’album a été enregistré en juillet 2020 et le stand by actuel à cause de la situation sanitaire a empêché d’enregistrer plus de 2 nouveaux morceaux. Quand à son coup de cœur pour la ville de Cadaquès en Espagne, la ville de Salvador Dali évidemment mais également de Ramón Pichot, Pablo Picasso, Eliseu Meifren et Marcel Duchamp, elle insiste sur l’atmosphère unique capable d’attirer les artistes pour former une histoire culturelle en perpétuelle évolution.
La discussion téléphonique aurait pu durer beaucoup plus longtemps pour évoquer tous les sujets qui tiennent à cœur à une Manon Chevalier décidée à travailler d’arrache-pied à de nouvelles compositions. Il ne reste plus qu’à faire preuve de patience pour découvrir la suite de son travail et peut-être la voir en concert.