Mécaniques remontées : quand Zimoun fait danser la matière
Les vacances se font attendre et vous êtes pris de sérieuses envies d’évasion ? Cette semaine on vous dépayse en vous embarquant dans une aventure sensorielle inédite. Direction les espaces du Centquatre à Paris à la découverte des sculptures sonores de Zimoun. Maître dans l’art de faire du gigantesque avec de l’infime, l’artiste suisse nous montre qu’il suffit d’un peu de carton, de bouts de bois et de quelques balles en plastiques pour faire de grandes choses !
« Ce que vous voyez est ce que vous entendez »
Voilà comment l’artiste résume son travail. En couplant des petits objets en matériaux bruts tels que des sacs en papier ou des pelotes de coton, à des engrenages motorisés, il propose une immersion totale. Grâce à l’interaction physique des matériaux en mouvement, les sons sont générés en temps réel et mobilisent à la fois notre perception visuelle et sonore. Au delà de l’œuvre d’art, ces mécanismes développés à grande échelle créent des situations au sein desquelles le spectateur est plongé : à chaque pièce son mouvement propre. Ce dernier contemple et entend les vibrations mécaniques, pour s’en imprégner un peu plus au fil de la visite.
Derrière la machinerie, un fonctionnement organique
Au premier abord, on a l’impression de pénétrer à l’intérieur d’un immense moteur où tout est réglé à la demi-seconde près. Si Zimoun s’est fortement inspiré de l’univers industriel, c’est pour l’appréhender de manière vivante et s’intéresser à chaque microstructure. Loin du tout homogène, ces sculptures sonores permettent aux éléments d’évoluer indépendamment. Chaque infime partie de cet organisme a son rythme et ses variations, le tout formant une véritable synergie. On a donc deux façons complémentaires d’appréhender l’œuvre : du simple module on découvre une entité architecturale.
Des créations sans queue ni tête
Les sculptures sonores de Zimoun sont des œuvres de l’aléatoire. Elles entretiennent un mouvement perpétuel sans forcément raconter une histoire. Inutile d’essayer de leur trouver un sens caché, il n’y en a pas. Elles se ressentent plus qu’elles se comprennent, et n’ont ni début ni fin. Comme à chaque nouvelle exposition, elles s’adaptent à l’espace qui leur est donné et se modulent à l’infini. On sort donc de la perspective narrative, l’artiste nous laisse libre face à nos méditations et notre perception de l’espace toute bouleversée.
À la manière d’une parenthèse hors du temps, Zimoun crée des expériences totales et nous confronte à nos propres réflexions. En effet, on peut mettre beaucoup de choses derrière son propos : entre la place de l’individu dans le corps social, la notion de réseau, d’espace… Il n’y a aucun donné, tout est possible à condition de saisir l’instant.
Lieu et Dates : Cent Quatre à Paris jusqu’au 6 août 2017
tarif plein 5 €
tarif réduit 3 €
tarif pass 104 2 €
tarif abonné 2 €