Le premier album du chanteur Nicolas Réal, Gommettes, est sorti en 2022, le second Saint Romain est apparu le 19 avril 2024, de quoi confirmer son amour pour la pop des années Stephen Eicher, Jean-Jacques Goldman, Alain Bashung et Michel Berger, des racines eighties qui ont bercé son enfance (et peut être aussi la notre). La voix est bondissante, la guitare est groovy, de quoi se laisser aller à une écoute empreinte de nostalgie acidulée.
De la pop qui fait du bien
Nicolas Réal n’est pas un nouveau venu, il sait y faire pour s’auto analyser en chansons et en autodérision. L’album Saint Romain est l’occasion pour lui de replonger dans ses souvenirs adolescents à Rouen. L’album a été enregistré chez le studio bruxellois de l’ICP, là où Alain Souchon, Renaud et Michel Polnareff se sont également mis à l’ouvrage, avant un mastering de Chab et des arrangements de Gary Celnik. Les chansons revisitent son existence, à commencer avec le premier extrait Pandy Box pour évoquer une romance hivernale à Paris dans les rues froides enneigées de la ville. Né à Nice, il s’est mis rapidement à la musique, en se servant d’un synthétiseur pour se faire l’oreille avant de dompter une guitare. Installé maintenant à Bruxelles, il continue à creuser sa passion musicale tout se lançant dans l’entreprenariat en lançant Taleo Consulting, dont les bureaux déserts ont servi de studio pendant le fameux confinement de 2020. C’est là où le premier album Gommettes est né, véritable ode à l’enfance, le second Saint Romain continue dans une même ode nostalgique avec l’invocation se souvenirs personnels remplis de mélancolie et d’humour. Les 13 titres sont marqués par des mélodies qui s’incrustent dans l’esprit, le premier extrait Pandy Box est très rythmé avec sa guitare rythmique groovy, Strip tease sur Mars est plus langoureux avec ses sonorités légèrement électro, Masqué invoque des airs révolus avec sa touche très eighties. La reprise de Tous les cris les SOS avec Lucie Valentine confirme l’inspiration des années 80 pour un morceau langoureux qui incite à la réécoute. Autre collaboration, cette fois avec sa jeune fille Inès (oui, 8 ans), pour le très mignon Où est-je? pour un morceau gentiment enfantin et mélancolique. Paranormal fait penser à cette époque où la chanson française se la jouait french lover. Si l’inspiration est très personnelle, les thèmes abordés touchent à l’universel, comme pour rassurer l’auditeur, les doutes sont partagés, les rêves sont permis, il ne faut pas se laisser abattre et il faut continuer d’avancer.
Le ton de l’album est rempli d’empathie, les sentiments sont privilégiés, adieu les idées grises et la vulgarité. La chanson française est capable de poésie et d’odes rassurantes, Nicolas Réal le prouve avec talent.