La sortie en single de Los Angeles, le premier titre de l’album Monolithe d’Octave Noire, donne la couleur. Après son précédent LP Néon, le chanteur compositeur continue à proposer des compositions douces amères qui interrogent l’homme moderne sur sa vie et son environnement.
Un album à fredonner sans retenue
Octave noire suit le fil d’une pop française qui refuse de mourir sous les coups de boutoir de rythmes minimalistes et dénués de variations. Ses compositions rappelaient déjà dans Néon Etienne Daho, voire Serge Gainsbourg dans un album accueilli avec bienveillance par des fans de plus en plus nombreux. Monolithe reprend les mêmes ingrédients avec des lignes de basse si caractéristiques qui accompagnent des compositions aux textes malins qui se chantent sans discontinuer. Les sons de batterie sont similaires, les touches électroniques se mélangent à des instruments plus acoustiques pour une belle musicalité, entrainante, voire parfois obsédante. Mais le point fort reste cette voix douce, presque susurrée, qui égrène les syllabes distinctement et porte des textes bien travaillés, entre constats amers et descriptions du quotidien moderne. Néon était teinté de surréalisme, Monolithe est bien plus acide. Une certaine noirceur apparait parfois pour un résultat assez chirurgical au milieu de sons électro-pop symphoniques. Sous blister est un morceau assez emblématique de l’ambition de l’artiste. Grande nouveauté, d’autres artistes sont invités pour des apparitions marquantes. Mesparrow, ARM et Dominique A prêtent leurs voix à des morceaux qui entremêlent des voix aux similarités surprenantes, notamment pour Dominique A. ARM apporte lui un flow qui tranche avec la voix du chanteur et Monolithe Humain devient presque anxiogène. Les arrangements font le reste et les morceaux s’enchainent sans temps mort. La musique est intelligente et les compositions accrocheuses sans facilité ni raccourcis comme cela arrive un peu trop souvent dans la musique française actuelle.
Monolithe pourrait connaitre un retentissement suffisant pour propulser Octave Noire sur le devant de la scène de la musique française. Ce ne serait pas un mal, bien au contraire. Le prochain concert parisien se tiendra au Café de la Danse le 25 mai, l’occasion de les voir sur scène en chaire et en os.