La punition, le récit d’un événement dramatique de la vie de Tahar Ben Jelloun (Gallimard)
Publik’Art suit Tahar Ben Jelloun depuis presque toujours avec admiration (L’ablation). Cette fois-ci Tahar Ben Jelloun va puiser dans ses propres mémoires pour nous faire un récit totalement incroyable mais pourtant bien réel.
Une page d’Histoire du Maroc
Un récit sur le Maroc 50 ans en arrière… Nous sommes en 1965, le Maroc des 20 ans de Tahar Ben Jelloun. Le Maroc de la répression, le Maroc principalement entre les mains de l’Armée et de la police. Des étudiants ont osé manifester, à Rabat, contre une circulaire de l’Education Nationale. Manifestations houleuses et sanglantes. Un an après ces nombreuses manifestations, tous les responsables des syndicats étudiants ont été réquisitionnés par l’Armée pour faire soi-disant un service militaire. En fait, ils se sont retrouvés pour un temps indéterminé dans un Camp disciplinaire de l’Armée, au Nord du Maroc. Les conditions de détention étaient absolument horribles et totalement inhumaines. Ils étaient 93 étudiants à vivre ce cauchemar, sous les ordres du Général Oufkir, et sur place le Commandant Ababou qui donnait ses ordres à l’adjudant Aqqa qui ressemble davantage à une bête féroce qu’à un homme.
La punition terriblement injuste
C’était normal qu’ils aient été punis aussi bien physiquement que psychiquement. On ne doit jamais être contre le régime de Hassan II. Une maltraitance hors norme. Tahar Ben Jelloun se réfugie dans sa poésie et arrive même à écrire quelques vers en cachette. Cela le sauve de la folie. Il se récite aussi par cœur des textes appris lorsqu’il était enfant. Il dit que s’il est devenu écrivain, c’est grâce à cette terrible punition… Il lui a fallu cinquante ans pour arriver à révéler au monde entier cette terrible épreuve qu’il a subie à vingt ans et qui a duré dix-huit mois.
Tahar Ben Jelloun a même pu présenter son livre au Maroc qui n’est plus du tout le même pays aujourd’hui. Un pays de la modernité, dit Tahar. Il se trouve que l’auteur a eu beaucoup de chance que le coup d’Etat de Skhirat se soit passé après son » service militaire « …
Il n’est jamais aisé pour l’homme de se remémorer des mauvais souvenirs et quand ils se rapprochent de l’enfer, cela devient une véritable épreuve ; en révélant La punition qui lui a été infligée, Tahar Ben Jelloun nous dévoile une page de l’Histoire du Maroc, telle qu’elle était sous le règne de Hassan II. Une page que l’on ne pourra pas oublier.
Le narrateur de La punition est l’un d’eux. Il raconte au plus près ce que furent ces longs mois qui marquèrent à jamais ses vingt ans, nourrirent sa conscience et le firent secrètement naître écrivain.
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