Se rassembler, c’est ça l’urgence !
« Qu’est-ce qu’un homme révolté ? Un homme qui dit non. Mais s’il refuse, il ne renonce pas : c’est aussi un homme qui dit oui, dès son premier mouvement. » L’homme révolté, Albert Camus
Voilà six mois maintenant que Les Révoltés (un jeune collectif qui se veut réconcilier l’art avec la société) se sont mis en dynamique avec un objectif en tête : rassembler la culture dans toute sa diversité autour d’un mouvement nouveau.
Ambre Le Guilly a 24 ans, elle est porte-parole du mouvement Les Révoltés. Après un parcours militant dans plusieurs organisations de jeunesse, et sympathisante d’un parti par conviction, Ambre dit finalement « ne se retrouver nulle part ». C’est par profonde conviction qu’elle a construit le mouvement Les Révoltés.
C’est le collectif qui peut produire des grands changements et que j’ai toujours été admirative des grands mouvements qui traversaient toute la société
C’est un mouvement du monde de la culture. Le manifeste est un appel adressé à tous les citoyens et il est la promesse de ce que nous voulons porter à travers ce mouvement. C’est parce que ce manifeste ne doit pas finir au fond d’un tiroir, qu’il doit vivre maintenant et dans les mois à venir.
Le mouvement des Révoltés se veut une réponse aux discours déclinistes qui accaparent le débat. Notre réponse est celle de la culture par son ouverture sur le monde, l’outil qu’elle est en tant que vecteur d’émancipation intellectuelle, sa capacité à rassembler et à faire rêver. C’est le sens de ce mouvement humaniste.
C’est très compliqué de désigner un nom en particulier car nous ne sommes pas dans l’idée de personnaliser le mouvement. Nous voulons des personnes différentes, c’est ça l’ouverture aux autres.
Albert Camus précisait ensuite qu’un homme révolté, « c’est aussi un homme qui dit oui, dès son premier mouvement ». Il est vrai que nous repoussons les amalgames et les a priori, parce que justement nous sommes attachés à l’idée que la culture doit interpeller, questionner et ouvrir les yeux du plus grand nombre.
Nous ne pouvions prédire les événements du 13 novembre lorsque nous avions rédigé le manifeste. Déjà le 11 janvier avait fait l’éclatante démonstration d’un besoin de rassembler les Français autour de valeurs communes. Et pourtant, on a continué à séparer les citoyens et à affaiblir la culture : plus d’une centaine de festivals ont été annulés en 2015, partout les collectivités territoriales baissent la part de leur budget allouées aux associations culturelles et on ne compte plus les infrastructures délabrées. Le 13 novembre est le coup de plus porté aux français et à la culture. Il est de notre devoir de ne jamais éteindre les bougies allumées pour ceux qu’on a perdu.
Il faut que les français continuent à vivre ensemble en allant au théâtre, au cinéma, aux concerts, aux stades. Tout simplement parce que les lieux culturels sont la clef d’une société qui aime le métissage, le mélange, le respect de l’autre
Enfin, ce à quoi nous voulons dire non, c’est à l’idée qu’il n’est pas possible de changer les choses. Nous allons démontrer le contraire. C’est parce qu’on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose que nous nous sommes mis en mouvement.
Aujourd’hui, une vidéo rassemblant différents acteurs de la culture sera diffusée sur les réseaux sociaux. Elle dira notamment que « se rassembler : c’est ça l’urgence. »
Nous préparons également un grand événement public pour septembre 2016, à Paris.