Un film français entre science fiction, anticipation, jeux vidéo et thriller, c’est rare, alors quand c’est réussi, ça donne envie de le visionner. Les réalisateurs Caroline Poggi et Jonathan Vinel avaient déjà proposé Jessica Forever en 2018 et ont réalisé des courts métrages depuis, Bébé colère et Il faut regarder le feu ou bruler dedans, également un moyen métrage intitulé Best Secret Place. Eat the night juxtapose plusieurs mondes et les fait se confronter, monde virtuel, réalité, les ponts sont nombreux et font se perdre quelque peu les personnages. L’un d’eux, Night, est au centre du récit. Passion avec Pablo, fugue avec Apo, tout vient de lui et il dessine sans le vouloir la tragédie à venir. Au coeur du film se trouve également le jeu Darknoon inventé de toutes pièces pour le film. Sans jamais en raconter l’histoire, les réalisateurs tissent un épais mystère avec des joueurs qui font des rencontres, font naitre des sentiments et grandissent avec lui. Le jeu permet aux protagonistes de se perdre dans la contemplation, un peu comme dans les films de Gus van Sant, Béla Tarr ou Apichatpong Weerasethakul. Le film ravive les souvenirs de gamers de beaucoup des spectateurs, avec des galeries entre le jeu et la vie, avec la différence primordiale que la mort dans un jeu n’est pas définitive, on peut rejouer et recommencer. Le film a été présenté à la Quinzaine des Cinéastes au Festival de Cannes 2024 pour une vraie proposition originale de cinéma à découvrir en DVD.
Synopsis: Pablo et sa sœur Apolline s’évadent de leur quotidien en jouant à Darknoon, un jeu vidéo qui les a vus grandir. Un jour, Pablo rencontre Night, qu’il initie à ses petits trafics, et s’éloigne d’Apolline. Alors que la fin du jeu s’annonce, les deux garçons provoquent la colère d’une bande rivale…