The Wicked deep, une malédiction à ne pas manquer (Rageot)
Shea Ernshaw écrit depuis son plus jeune âge. Fervente lectrice, cette auteure américaine est découverte avec The Wicked deep, son premier roman. Celle qui trouve sa place très rapidement dans les listes de best sellers pourra bientôt voir son roman à l’écran, dont les droits ont été acquis par Netflix.
Un roman unique
The Wicked deep ne ressemble à aucun autre roman. Que ce soit pour son scénario, ses personnages, ce qu’il dégage ou même l’écriture, c’est un roman unique. Shea Ernshaw transmet une ambiance macabre dès les premières pages. Le lecteur se sent confiné dans cette petite ville de Sparrow, avec le sentiment d’y être coincé, comme Penny. Il doit assister, impuissant, au lancement de la Swan Season, lorsque les sœurs Swan possèderont les corps de trois jeunes filles de Sparrow, et commenceront à tuer.
Une vengeance
À partir du 1er juin et jusqu’au solstice d’été, la ville de Sparrow est sous l’emprise des sœurs Swan. Hazel, Marguerite et Aurora sèment la terreur autant qu’elles attisent la curiosité. Ces trois sœurs reviennent chaque année et reprennent vie brièvement dans un corps qui n’est pas le leur, comme une vengeance contre cette ville qui les a condamnées. Les touristes affluent, pour découvrir à leur tour ce qu’on appelle une malédiction et qui n’est pour certain qu’une croyance populaire.
Entre le bien et le mal, l’incertitude
Les trois sœurs, que l’on apprend à découvrir au fil du roman, dévoilent une part d’humanité à laquelle on ne s’attendait pas. Le lecteur en vient à s’attacher à ces trois meurtrières, prisonnières de leur destin. Si les sœurs Swan sont présentées comme cruelle par le personnage de Penny au début du roman, de légers retours dans le temps permettent au lecteur de repartir deux cent ans en arrière et découvrir ce qu’il s’est réellement passé, et comment a débuté la malédiction de la ville de Sparrow… et celle des sœurs Swan.
À travers le point de vue de Penny, Shea Ernshaw remet en question une vision manichéenne du monde. La distinction du bien et du mal se fait plus compliquée pour le lecteur, jusqu’à ce que la frontière, jusque là floue, soit complètement impossible à distinguer.
Un concentré d’émotions
Teinté de sorcellerie, concentré d’histoire de familles et d’intrigues secondaires toutes aussi palpitantes que l’intrigue principale, The Wicked deep nous fait voyager jusqu’à Sparrow, abandonnés à notre propre sort, spectateurs d’une représentation macabre que l’on ne peut ni empêcher, ni ignorer. L’auteure fait ressentir au lecteur toutes les émotions possibles et imaginables, en même temps que son personnage principal. De la peur à la fascination en passant par l’empathie, qu’on les aime ou les déteste, il est impossible de résister aux sœurs Swan.
Il est difficile de rendre justice à un texte tel que The Wicked deep sans en dévoiler de trop. Si quelques passages peuvent sembler légèrement trop rapides, ce micro défaut est facilement compensé par une maîtrise de la narration sans pareille de Shea Ernshaw, des personnages profonds et une intrigue que les lecteurs ne sont pas prêts d’oublier.