Peu savent que beaucoup d’abbayes ont été transformées en prison après la révolution française. La plus grande abbaye cistercienne de France jouxte désormais un centre pénitentiaire où sont enfermés des détenus pour des peines plus ou moins longues. Le réalisateur Eric Lebel interroge des détenus de l’abbaye et de la prison pour des réflexion qui se font miroir. Même vocabulaire, même enfermement, même quête de soi-même pour trouver sa voie et la paix intérieure. Le documentaire se regarde avec intérêt, les images sont belles, les réflexions sont profondes, le spectateur attend de voir comment vont évoluer les détenus enfermés, certains doivent sortir, d’autres sortent, des solutions existent pour travailler et gagner de l’argent, d’autres prennent des cours pour préparer leur réinsertion. Il y a une vie entre les murs des prisons, des hauts, des bas, des prises de conscience, le tout avec comme toile de fond une abbaye ancestrale et des paysages verts et luxuriants. Les prisons placées en plein cœur de la nature, le principe est propice à la paix des consciences, loin du tumulte bruyant des villes. Pour information, désormais sans détenus, la maison centrale de Clairvaux attend encore une reconversion prochaine, les occupants ont été déplacés dans d’autres centres pénitentiaires et les lieux sont vides, mais les questions demeurent, comment faire son examen de conscience derrière des murs avec des restrictions de liberté qui peuvent rendre encore plus asociaux et incapables de vivre dans une société capitaliste.
Synopsis: Reclus par la contrainte, les détenus, ou par choix, les moines, ils vivent ou ont vécu à Clairvaux, ancienne abbaye devenue prison à la Révolution, fermée en mai 2023. En rencontrant les « longues-peines » de la centrale, le personnel de la pénitentiaire, mais aussi les moines de Cîteaux, Éric Lebel avec À L’OMBRE DE L’ABBAYE DE CLAIRVAUX invite à une réflexion profonde et sensible sur la liberté.