Date de sortie : le 15 mai 2014
Auteur : Halim Mahmoudi (scénario et dessin)
Prix : 17 € (132 pages)
Un monde libre est un roman graphique en noir et blanc proposé par Halim Mahmoudi (illustrateur de Impôt Condriaque : L’histoire d’une pandémie fiscale à travers les siècles). Une chronique sociale originale qui nous parle de l’intérieur de ce qu’est d’être immigré, d’être confronté à la ségrégation, pas seulement du fait de ses origines ethniques, mais aussi et surtout en raison du carcan de sa dimension économique et sociale.
Résumé de l’éditeur :
Après avoir vécu des drames personnels violents au coeur de la cité dans laquelle il vit avec sa famille, Khalil, devenu adulte, se plonge dans l’écriture et la course pour s’échapper du ghetto et aller vers un monde libre.
L’auteur répartit intelligemment son scénario en trois chapitres : se comprendre, comprendre le monde et se faire comprendre du monde. Un cheminement qu’il a sans doute dû effectuer lui-même en réalisant Un monde libre deux années durant, avec « l’urgence du témoignage à vif« , ainsi qu’il le souligne.
Le récit est largement contestataire et dénonciateur des travers de notre société dans laquelle nombre de destins sont comme joués d’avance, comme un match truqué où chacun sait qui seront les perdants. La narration est principalement introspective, le lecteur est dans la peau du jeune Khalil et voit à travers ses yeux le sombre paysage qui l’entoure, jusqu’à entrevoir la lumière dans une certaine utopie rêvée… Un pitch qui aurait pu faire mouche, surtout avec les quelques formules bien trouvées qui parsèment le récit. Mais l’écriture à vif de Halim Mahmoudi ne permet pas toujours au lecteur, même attentif, de suivre avec facilité ce bouillonnement de l’intellect. Si bien que le texte et son découpage peuvent paraître déstructurés, voire parfois hasardeux malgré un ordre de pensée bien orchestré par son chapitrage.
Le dessin de Halim Mahmoudi est quant à lui brut, dans un noir et blanc griffonné qui exacerbe le réalisme du récit. Un dessin qui va parfaitement à l’exercice, même s’il peut également avoir quelques défauts de lisibilité à l’instar du récit.