Une fille qui danse, ou le trouble grandissant d’un retraité (Audible)
Julian Barnes a écrit Une fille qui danse qui est paru en 2013. Il vient de sortir chez Audible, en livre audio. Ecouter les confessions de Tony lues par l’excellent Théo Frilet est très troublant. Le lecteur ne peut que suivre le cheminement philosophique de Tony. En laissant s’écouler le temps.
Histoire de Tony
Tony, la soixantaine, est tout jeune retraité. Un retraité paisible. Il est divorcé mais reste en bons termes avec son ex-femme. Une sorte de sérénité. Il a une fille avec qui il s’entend bien. Mais un jour, une lettre, une simple lettre va le renvoyer quarante ans en arrière. Du temps où il était étudiant. Alors, Tony se souvient. Il nous dresse sa vie d’étudiant, avec ses trois potes, dont Adrian qui était le plus brillant de tous. Ils étaient tous passionnés et affamés de livres et de sexe. Toute la première partie du livre est consacré aux rapports que Tony a avec ses amis. Incontestablement c’est Adrian, le philosophe, qui sort du lot. Puis, un jour, Tony rencontre Veronica avec qui il sort durant toute sa deuxième année d’études. De façon platonique. Ce n’est qu’une fois qu’ils ont rompu que Veronica a couché avec lui. Ca, Tony ne l’a jamais oublié. Et puis, il reçoit quelques mois plus tard, une lettre d’Adrian lui demandant sa permission pour sortir avec Veronica. Tony lui répond et lui souhaite bonne chance lui signalant que Veronica avait subi quelques traumatismes…
Son ami Adrian
Tony a du mal à se souvenir. Mais il sait toute l’admiration qu’il avait alors pour Adrian. Il se pose de multiples questions d’ordre philosophique. Les actes passés peuvent être inférés d’état d’esprit actuel. Et puis, il apprend le suicide d’Adrian. Sans en comprendre les raisons. Il en est complètement traumatisé, même quarante ans après. Il se souvient des paroles d’Adrian à propos du suicide d’un étudiant de leur promo : La vie est un don octroyé sans qu’on l’ait demandé. Chacun est libre de refuser ce don. ou encore : Le suicide est un droit pour toute personne libre. Mais Tony veut comprendre l’acte d’Adrian.
L’imperfection de la mémoire
La deuxième partie du livre est consacrée aux réflexions de Tony, passionné d’Histoire. L’Histoire, ce sont les souvenirs des survivants. Et lui, il a survécu. Avec le temps, il a moins de certitudes. Le temps agit moins comme un fixatif que comme un solvant. Une nouvelle lettre d’un notaire va complètement déstabiliser Tony. Il reçoit un héritage de Sarah de 500 livres et deux documents dont le carnet intime d’Adrian. Sarah est la mère de Veronica. Elle affirme qu’Adrian a été heureux les derniers mois de sa vie. Mais comment le sait-elle ? Mais pourquoi reçoit-il ces 500 livres et le carnet intime d’Adrian ? Pourquoi lui ? Il cherche à tout prix à reprendre contact avec Veronica pour tenter de résoudre ces énigmes et surtout récupérer le carnet intime d’Adrian.
Scénario envoûtant
Au fil de la lecture, on est complètement absorbé par les réflexions de Tony, sur le temps qui passe, qui s’écoule, sur la sérénité enfin trouvée à la soixantaine, sur la liberté de penser, d’agir. Sur l’amour, l’amitié, la jalousie, la peur, le suicide, la soumission, la vieillesse… La vie est si fragile.
Quand on est jeune on invente différents avenirs pour soi-même. Quand on est vieux, on a inventé différents passés pour les autres.
Quarante ans de vie, c’est peu et c’est beaucoup. Le passé remonte à la surface de Tony, lui remonte à la gueule, même ! Le temps a toujours raison de nous. Les toutes dernières minutes de lecture nous saisissent d’effroi. Tony était celui qui n’avait rien pigé disait Veronica. Et à la toute fin du livre, Tony a pigé. Et nous aussi…
Publik’Art a particulièrement apprécié Une fille qui danse de Julian Barnes qui mêle des réflexions philosophiques à une histoire de vie qui peut sembler banale. Les notions de temps, objectif, subjectif, personnel, de mémoire forcément sélective, de jeunesse, d’amour, de jalousie, de mépris et surtout de remord sont parfaitement analysées. Plus on vieillit, moins on comprend. Le trouble persiste même au-delà de l’écoute.
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Une fille qui danse
Ceux qui veulent nier le passage du temps disent : quarante ans, ce n’est rien, à cinquante ans on est dans la fleur de l’âge, la soixantaine est la nouvelle quarantaine et ainsi de suite. Je sais pour ma part qu’il y a un temps objectif, mais aussi un temps subjectif… le vrai, qui se mesure dans notre relation à la mémoire. Alors, quand cette chose étrange est arrivée, quand ces nouveaux souvenirs me sont soudain revenus, ç’a été comme si, pendant ce moment-là, le temps avait été inversé…
Comme si le fleuve avait coulé vers l’amont. Tony, la soixantaine, a pris sa retraite. Il a connu une existence assez terne, un mariage qui l’a été aussi. Autrefois il a beaucoup fréquenté Veronica, mais ils se sont éloignés l’un de l’autre. Apprenant un peu plus tard qu’elle sortait avec Adrian, le plus brillant de ses anciens condisciples de lycée et de fac, la colère et la déception lui ont fait écrire une lettre épouvantable aux deux amoureux. Peu après, il apprendra le suicide d’Adrian. Pourquoi Adrian s’est-il tué? Quarante ans plus tard, le passé va ressurgir, des souvenirs soigneusement occultés remonter à la surface – Veronica dansant un soir pour Tony, un week-end dérangeant chez ses parents à elle… Et puis, soudain, la lettre d’un notaire, un testament difficile à comprendre et finalement, la terrible vérité, qui bouleversera Tony comme chacun des lecteurs d’Une fille, qui danse.
Ce livre audio en version intégrale vous est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.
©2013 ILA. Traduit de l’anglais par Jean-Pierre Aoustin (P)2018 Audible Studios
Date de parution : le 2 août 2018
Auteur : Julian Barnes
Lu par : Théo Frilet
Durée : 4 h et 59 mn
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